Le risque de taux d’intérêt plane sur les obligations

Par Sam Lau | 20 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Illustration représentant un symbole de pourcentage et un conseiller semblant perplexe.
Photo : seamartini / 123RF

Les investisseurs devraient protéger la portion à revenu fixe de leur portefeuille contre les risques de taux d’intérêt, prévient Samuel Lau, gestionnaire de portefeuille pour DoubleLine Capital, à Los Angeles.

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Il rappelle qu’il existe deux grands types de risque pour les obligations : le risque de crédit et le risque de taux d’intérêt. Selon lui, le premier est « bénin » par les temps qui courent selon lui.

« Nous sommes au beau milieu d’une reprise économique et les derniers 18 mois ont été marqué par des politiques accommodantes aux plans fiscal et monétaire et aussi du point de vue des conditions de crédit. Cela a permis aux sociétés de recapitaliser leurs états financiers, et de se trouver dans une situation d’endettement plus avantageuse qu’avant la pandémie. Elles ont pu refinancer beaucoup de leurs dettes avec des durées plus longues et des rendements plus bas », argue-t-il.

Cependant, toute cette accommodation a coûté cher, et les gouvernements ont dû beaucoup emprunter pour financer leurs plans ambitieux de relance. La forte hausse de la demande qui s’est ensuivie contribue à faire monter les taux d’intérêt en plus de l’inflation. Or, les rendements et les prix des obligations évoluent en sens inverse : des taux qui montent font baisser les prix, ce qui peut affecter le rendement global des placements à revenu fixe dans les portefeuilles des investisseurs.

« J’entrevois un important risque de taux d’intérêt au fil des prochains trimestres. Il va être essentiel de bien gérer les durées des placements », souligne Samuel Lau.

Alors, où trouver de bons rendements ajustés au risque ? Pas dans les obligations gouvernementales, et pas non plus dans les titres de sociétés de catégorie investissement, assure-t-il.

« L’indice des titres de catégorie investissement affichait 2,2 % de rendement à la fin septembre, avec des durées assez élevées. Ce n’est pas une bonne configuration entre risque et récompense. On a même vu des rendements négatifs se produire cette année. Au lieu de cela, nous avons donc décidé d’explorer d’autres segments du marché du revenu fixe. Par exemple, nous prenons part au marché des titres adossés à des actifs, dans la catégorie investissement. Ceux-ci offrent généralement un rendement supplémentaire de 1% par rapport aux obligations de catégorie investissement traditionnelles. Il y a aussi les titres adossés à des prêts ou à des créances hypothécaires, où l’on peut descendre jusqu’à la cote Triple B. Ceux-ci offrent des rendements de plus de 4 % et demeurent dans la catégorie investissement », indique Samuel Lau.

Il reste également possible d’explorer des cotes plus basses et d’obtenir de meilleurs rendements, mais l’expert rappelle que c’est une question d’équilibre entre risque et récompense qui est propre à l’appréciation de chacun. Samuel Lau n’exclut pas non plus les marchés obligataires émergents, où l’on trouve souvent des rendements supérieurs à 4 %.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Sam Lau