Le risque ne paie plus du côté des obligations canadiennes

Par La rédaction | 22 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le rendement des obligations d’une durée de dix ans du gouvernement du Canada a brièvement dépassé celui des obligations d’une durée de trente ans jeudi dernier, pour la première fois depuis 2007, souligne Bloomberg.

La forte demande pour ces titres à plus court terme a fait grimper leur rendement à 2,5 %, une première depuis 2014. À l’heure actuelle, le Canada est la seule économie développée où les courbes de rendement de ces deux titres se sont croisées.

LE MARCHÉ AMÉRICAIN EN CAUSE

Quand les États-Unis toussent, le Canada a le rhume, c’est bien connu. Ce mouvement reflèterait justement des changements plus profonds dans le marché obligataire américain, notamment en regard de la progression des émissions de bons du Trésor et des hausses attendues des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed).

Les titres de dettes canadiens d’une durée de dix ans réagissent généralement lorsque les ventes d’obligations tendent à augmenter. Cela aurait contribué à hausser leur rendement, selon Mark Chandler, directeur de la recherche sur les titres à revenus fixes à RBC Marchés des capitaux, cité par Bloomberg.

La Banque du Canada devrait elle aussi poursuivre la remontée de ses taux et resserrer sa politique monétaire. « Malgré une progression assez forte, il est possible que les rendements grimpent encore, puisque les conditions de base à la hausse des taux sont encore en place », ajoute Mark Chandler.

PAS DE PANIQUE

Une inversion des courbes de rendement sur dix et trente ans présage généralement d’une récession, ce qui forcerait les autorités à revenir à des taux d’intérêt plus bas. Toutefois, l’inversion actuelle serait alimentée par des facteurs techniques et non par des conditions macro-économiques.

« Ne craignez pas l’inversion, elle ne signale rien de délétère quant à l’économie, tempère Ian Pollick, directeur de la stratégie des taux à Marchés des capitaux CIBC. Cela va tout de même rendre quelques personnes nerveuses. »

Le calme n’étant pas l’apanage principal des marchés financiers, on n’a aucune difficulté à le croire…

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