Le secteur financier s’engage pour les congés parentaux

Par Didier Bert | 27 avril 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un père en télétravail
Photo : monkeybusinessimages / iStock

Une vingtaine d’institutions et de firmes financières canadiennes s’engagent pour faciliter la prise de congés parentaux, en évitant les répercussions négatives sur les carrières.

Cet engagement vise à déstigmatiser les congés parentaux, et à promouvoir l’égalité des responsabilités en matière de garde d’enfants.

Ces 23 institutions et firmes financières, parmi lesquelles Desjardins, IG Gestion de Patrimoine, Banque Laurentienne, Manuvie et la Banque Scotia, ont pris cet engagement au titre de leur partenariat avec Women in Capital Markets (WCM), qui promeut l’égalité, la diversité et l’inclusion dans le secteur financier canadien.

Les signataires s’engagent notamment à :

– offrir des congés payés à tous les parents, y compris les pères et les parents non biologiques.

– promouvoir une culture professionnelle favorable qui normalise les congés parentaux pour tous les parents, à tous les niveaux et à tous les postes, y compris les postes de direction.

– rendre le processus de congé aussi facile que possible,

– faire en sorte que les parcours de carrière, les possibilités de promotion et les revenus ne soient pas affectés par l’utilisation des congés.

Ces engagements s’appuient sur une recherche menée par WCM dans le secteur financier, montrant que les femmes prennent deux fois plus de congés parentaux que les hommes. Les congés parentaux des femmes (42,5 semaines) sont aussi sept fois plus longs que ceux des hommes (6,7 semaines).

Par ailleurs, sept femmes sur dix et six hommes sur dix ne prennent pas tous les congés parentaux qui sont offerts par leur employeur. Les deux tiers des femmes (66 %) renoncent à une partie de leurs congés parentaux par crainte de répercussions sur l’évolution de leur carrière, et 56 % le font pour des considérations financières. Ces impacts financiers sont la première raison (42 %) pour laquelle les hommes renoncent à une partie des congés parentaux auxquels ils ont droit. Ils invoquent aussi (37 %) la charge de travail et les dates de tombée.

L’aspect culturel a un impact certain sur l’utilisation des congés parentaux. Presque autant de femmes (32 %) que d’hommes (27 %) renoncent parce que les congés parentaux ne sont pas culturellement acceptés. Il est à noter que trois hommes sur dix (32 %) minimisent leurs congés parentaux parce que… l’autre parent est à la maison.

Le retour au travail se passe très différemment pour les femmes et pour les hommes. Quatre femmes sur dix (42 %) ont sérieusement envisagé de quitter leur emploi au cours de la période de six mois qui a suivi leur retour de congé parental. Ce n’est le cas que de 7 % des hommes.

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.