Le système bancaire canadien pourrait être vulnérable

Par La rédaction | 12 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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À cause de l’endettement élevé des ménages, le système bancaire canadien serait plus vulnérable qu’on ne le pense. Certains signes laisseraient d’ailleurs entrevoir la possibilité d’une crise dans quelques années.

Reprenant les conclusions d’un rapport (en anglais) de la Banque des règlements internationaux (BRI) publié dimanche, l’agence QMI indique que cet organisme, qui regroupe une soixantaine de banques centrales, s’inquiète de la situation au pays.

Parmi les 26 États passés au crible par la BRI, seul le Canada se retrouve « en alerte » dans les quatre indicateurs qu’elle a créés, ce qui pose problème puisque ceux-ci « peuvent annoncer des risques de vulnérabilités financières avant qu’elles n’émergent », ajoute QMI.

UN AVIS À PRENDRE AVEC PRUDENCE

Le Canada est par exemple dans le rouge en matière de ratio crédit par rapport au produit intérieur brut (PIB), ainsi que pour ce qui concerne le ratio du service de la dette par rapport aux revenus. Dans son rapport, la BRI estime que ces facteurs ont été aggravés par la hausse importante des prix de l’immobilier d’un océan à l’autre. La Banque a également mis le pays en « alerte jaune » pour ce qui est du ratio du service de la dette des ménages par rapport à leurs revenus et en raison des dettes dues à l’étranger.

L’organisme international souligne toutefois que ces indicateurs doivent être interprétés avec prudence, car ils pointent des risques qui pourraient ne jamais se matérialiser. « Ils ont été élaborés sur la base d’événements passés et ils ne prennent donc pas en compte les importants changements institutionnels et économiques qui sont intervenus depuis la dernière crise », insiste le rapport.

Le document indique par ailleurs que ces avertissements ne sont pas « définitifs », mais qu’ils constituent simplement « une première étape dans le cadre d’une analyse plus large ». En outre, poursuit-il, même si ces mises en garde s’avéraient fondées, une crise du système bancaire pourrait ne survenir que dans plusieurs années.

MISE EN GARDE DE L’OCDE

À l’automne dernier, l’Organisation de coopération et de développement économiques avait déjà placé le Canada parmi les États à risque après que le taux d’endettement de ses citoyens eut dépassé le PIB du pays. L’OCDE avait cependant indiqué qu’un fort taux d’endettement ne signifie pas forcément l’annonce d’une crise, mais augmente plutôt le degré de vulnérabilité d’un système en cas de chocs financiers.

Les statistiques que l’organisation internationale a divulguées montrent clairement que les Canadiens ont profité des faibles taux d’intérêt pour emprunter depuis 2013. Ainsi, le crédit à la consommation a augmenté de près de trois points de pourcentage entre 2013 et 2016.

Niveau d’endettement record au pays

Le niveau d’endettement des consommateurs canadiens continue d’atteindre de nouveaux sommets même si 46 % d’entre eux ont diminué leurs dettes personnelles, rapporte La Presse canadienne. Citant des données publiées hier par Equifax, l’agence de presse indique qu’en l’espace d’un an, la dette moyenne au pays a progressé pour atteindre 22 837 dollars par personne.

Parmi les grandes villes d’un océan à l’autre, c’est à Montréal que la situation est la moins inquiétante, puisque ce montant y est de « seulement » 17 444 dollars. Dans l’ensemble, la dette moyenne au Québec est la deuxième plus faible au Canada, à 19 123 dollars, tout juste plus élevée que celle du Manitoba.

Exclusion faite des hypothèques, les consommateurs canadiens devaient plus de 1,821 milliard au 4e trimestre de 2017, comparativement à 1,718 milliard un an plus tôt. Sur 12 mois, les secteurs des prêts à tempérament, des prêts automobiles et des hypothèques ont affiché une importante hausse de 10,3 %, de 6,5 % et de 6,2 %, respectivement.

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