Le vieillissement et l’immobilier freinent les cotisations REER

Par Ronald McKenzie | 23 février 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Des facteurs démographiques et la hausse des prix immobiliers contribuent à faire baisser systématiquement les taux de cotisation REER. Même que si la tendance observée se maintient, ces taux de cotisation tomberont sous la barre des 2 % du revenu disponible (RD), un niveau qui n’a pas été enregistré depuis les années 1970!

Voilà ce que constatent les experts des services économiques RBC dans leur rapport 2012 sur les REER.

« Pendant que les prix des propriétés augmentaient, les Canadiens réduisaient leurs cotisations aux REER, ce qui semble indiquer que les placements dans l’immobilier ont en quelque sorte remplacé les placements dans les REER. Toutefois, nos études continuent de démontrer que le vieillissement de la population au Canada est le principal facteur de la baisse des taux de cotisation aux REER », a commenté RBC.

Quelques données pour étayer tout cela. Les REER ont été créés au Canada il y a 55 ans, en 1957, pour permettre aux particuliers d’épargner à l’abri de l’impôt. Les taux de cotisation ont connu une croissance constante de 1968 à 1997, année à laquelle ils représentaient 5 % du RD.

Puis, les taux de cotisation REER ont commencé à diminuer. De 1997 à 2010, ils ont reculé de 5 % à 3,3 %. RBC attribue ce fléchissement au vieillissement des baby-boomers. Pendant cette période, ceux-ci sont passés « des années de cotisations élevées aux REER, la mi-trentaine, aux années de cotisations moindres, la mi-cinquantaine ». En comparaison, les Canadiens du groupe des 34 ans et moins sont ceux qui cotisent le moins à leur REER.

Les spécialistes de RBC croient que cette tendance à la baisse devrait se poursuivre jusqu’en 2020. Les taux de cotisation REER pourraient alors tomber sous le seuil des 2 % du RD, du jamais vu depuis les années 1970.

Les boomers ont des regrets

Les baby-boomers semblent admettre difficilement que les REER, plus que l’immobilier résidentiel, représentent une façon éclairée de préparer une retraite. Toutefois, on peut espérer qu’un changement de mentalité s’opérera.

En effet, un tout récent sondage de BMO Groupe financier indique que 40 % des baby-boomers regrettent de ne pas avoir commencé plus tôt à épargner en vue de leur retraite. Le quart des personnes interrogées ont dit que, si elles pouvaient revenir en arrière, elles cotiseraient régulièrement et au maximum permis à leur REER.

Mais les mythes sont tenaces. Plus du tiers des participants ont affirmé que l’immobilier est le type de placements dans lequel ils souhaiteraient le plus avoir investi.

« L’achat d’une maison peut être une des décisions financières les plus importantes qu’une personne puisse prendre et cet investissement peut représenter un pécule de retraite considérable plus tard dans la vie de l’investisseur. Cependant, il est essentiel que les Canadiens évitent d’avoir à rembourser un prêt hypothécaire pendant leurs années de retraite », fait remarquer BMO Groupe financier.

Enfin, si les baby-boomers pouvaient donner des conseils aux jeunes en début de la vingtaine, ils leur recommanderaient d’ouvrir un REER dès que possible et de cotiser régulièrement (59 %). Ils leur diraient aussi de souscrire un CELI et d’y investir le maximum chaque année (53 %).

Ronald McKenzie