L’écart de rémunération chez Desjardins suscite la grogne

Par La rédaction | 21 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Pour sa première année complète en tant que patron de Desjardins, Guy Cormier a vu sa paye totale s’élever à plus de 2,7 millions de dollars. Ce qui suscite la grogne chez certains…

Se basant sur la notice diffusée par la coopérative financière à l’occasion de son assemblée générale annuelle, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) précise en effet que sa rémunération totale a été composée de 921 638 dollars en salaire de base, de 867 261 dollars en régime incitatif annuel et de 967 221 dollars en valeur de régime de retraite.

Selon le MÉDAC, l’écart ou le ratio entre la rémunération globale du président et chef de la direction du Mouvement et celle de l’employé moyen régulier à temps plein de son institution aurait ainsi correspondu l’an dernier à un multiple de 32, comparativement à un multiple de 28 en 2016, lorsqu’il avait perçu 2,1 millions de dollars pour neuf mois d’activité à son poste.

« AU-DESSUS DE LA LIMITE ACCEPTABLE »

Or, le MÉDAC considère qu’un ratio supérieur à 30 est « au-dessus de la limite acceptable » dans le secteur bancaire privé. D’après l’organisme de défense des actionnaires, « le niveau convenable ne devrait normalement pas dépasser 26, soit le ratio auquel une période de paie de deux semaines du P-DG équivaut à environ un an de paie du salarié moyen ». En comparaison, ajoute le MÉDAC, le ratio de rémunération de la Banque Laurentienne l’an dernier était de 33, tandis que celui de la Banque Scotia atteignait 155.

Rappelons que pour l’exercice 2017, la rémunération totale des cinq plus hauts dirigeants de Desjardins, incluant Guy Cormier, s’est établie à 8,23 millions de dollars, comparativement à 14 millions lors de l’exercice précédent. Une baisse que le Mouvement attribue notamment à la diminution du nombre de ses hauts dirigeants, qui sont passés de sept à cinq, et par une allocation octroyée en 2016 à l’ancienne chef de la direction, Monique Leroux.

D’après La Presse canadienne, la rémunération de ces cinq hauts cadres a été la suivante en 2017 :

  • Guy Cormier, président et chef de la direction : 2,76 M$ (+7,4 % ajusté sur 12 mois);
  • Denis Berthiaume, premier vice-président directeur et chef de l’exploitation : 1,85 M$ (+ 1,7 %);
  • Réal Bellemare, premier vice-président, finances, trésorerie, administration et chef de la direction financière : 1,3 M$ (+ 3,4 %);
  • Chadi Habib, premier vice-président, technologies de l’information : 1,25 M$ (+12 %);
  • Marie-Huguette Cormier, première vice-présidente, ressources humaines et communications : 1,07 M$ (- 26,7 %).

UNE MASSE SALARIALE EN BAISSE DE 3,2 %

Au total, Desjardins a versé 2,26 milliards en salaires et avantages sociaux à ses quelque 47 600 employés, soit un recul de 3,2 %, indique par ailleurs l’agence de presse. Une baisse qui, précise-t-elle, serait notamment attribuable à la diminution des coûts entraînée par la « cure minceur » entreprise par Guy Cormier peu après son arrivée, qui s’était traduite par le départ de plusieurs cadres et gestionnaires.

Au cours du dernier exercice, le Mouvement a affiché des excédents avant ristournes de 2,15 milliards, en hausse de 21 %, grâce entre autres à un gain net de 249 millions réalisé sur la vente de Western Financial Group et de Western Life Assurance Company à une division de l’assureur Wawanesa pour 775 millions. Son chiffre d’affaires a quant à lui été de 15,4 milliards, en progression de 9,5 %.

La rédaction vous recommande :

La rédaction