L’écart de richesses menace le système financier en Amérique du Nord

Par La rédaction | 12 février 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Une « combinaison de la hausse des prêts en souffrance et d’un accroissement des écarts de richesses » risque d’« avoir un impact » sur l’économie en 2015, jugent les gestionnaires des risques de plusieurs banques canadiennes et américaines sondés par FICO, une firme spécialisée dans les logiciels d’analyse prédictive et de gestion décisionnelle.

Le sondage, mené auprès de 148 gestionnaires des risques d’établissements financiers des deux côtés de la frontière, a été réalisé en décembre par l’Association internationale des professionnels de la gestion des risques, qui compte plus de 90 000 membres dans le monde.

Vers une hausse des défauts de remboursement…

Selon cette étude, 42 % des répondants s’attendent à ce que les défauts de remboursement de prêt augmentent au cours des six prochains mois, tandis que 11 % croient plutôt qu’ils diminueront. En outre, près de 74 % des personnes interrogées conviennent que « l’écart de richesses [actuel] pourrait menacer le système financier en Amérique du Nord ».

Lorsqu’on leur demande d’évoquer les répercussions que cet écart pourrait avoir sur l’emprunt des consommateurs, 83 % affirment que l’impact sur la qualité du crédit au consommateur sera négatif. Qui plus est, 24 % sont d’avis que les fortes variations de richesses ont poussé leur institution à modifier leurs normes de garantie.

« Il ne fait aucun doute que les banquiers sont inquiets face à l’écart de richesses, commente Andrew Jennings, chef analyste à FICO. C’est un aspect macroéconomique qui peut avoir une incidence profonde sur la qualité, l’accessibilité et le risque liés au crédit à la consommation. »

… et de l’endettement lié aux cartes de crédit

Malgré la hausse potentielle des défauts de remboursement des consommateurs, 57 % des répondants prévoient par ailleurs une hausse de l’endettement lié aux cartes de crédit au cours de la première moitié de cette année.

Ils s’attendent aussi à ce que la demande de crédit demeure importante. Ainsi, 58 % des banquiers sondés anticipent une augmentation du nombre de nouvelles demandes chez leurs clients, tandis que seuls 6 % s’attendent au contraire à ce qu’il diminue.

« La Banque du Canada a récemment exprimé son inquiétude quant au niveau d’endettement élevé des consommateurs canadiens », rappelle Kevin Deveau, directeur des opérations à FICO Canada.

Les résultats du sondage confirment que celui-ci « ne tend pas à diminuer », conclut-il.

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