L’économie américaine tourne au ralenti, confirme Fidelity

Par Fabrice Tremblay | 13 septembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’économie américaine est bien dans une phase de ralentissement, et elle frôlera la récession, croit le dirigeant responsable de l’analyse des placements chez Fidelity. « Il est certain que l’économie américaine est en train de ralentir », a affirmé Alan Wilkinson lors d’une journée de conférences organisée par Fidelity pour les conseillers, à Montréal.

« J’évalue à 30 % les probabilités d’une récession aux États-Unis. Nous passerons en tout cas très proche de la récession technique » a indiqué M. Wilkinson, qui est directeur des placements au sein du groupe d’analyse et de recherche des fonds de Fidelity Investments. Évaluer correctement la possibilité ou non d’une récession serait évidemment profitable pour les investisseurs au cours des prochains mois. « Mais, comme investisseur, faire cette prévision macro-économique s’apparente à acheter un billet de loterie », reconnaît M. Wilkinson.

La majorité des indicateurs de l’économie américaine pointent vers une baisse de la croissance. Parmi les facteurs qui nuisent actuellement à l’économie des États-Unis, M. Wilkinson cite le taux de chômage qui se maintient, la situation de l’immobilier résidentiel et le faible niveau de prêts des banques.

Chômage persistant Le taux de chômage demeure élevé, à 9,1 %, constituant un frein à la croissance. À titre d’exemple, la poste américaine prévoit congédier 130 000 personnes. « Cela est typique de ce qu’on observe dans les gouvernements au niveau des États et dans les autres administrations locales », souligne M. Wilkinson. Un problème structurel fait craindre que cette situation ne soit pas prête de se résorber. Le nombre d’offres d’emploi reste assez élevé, tout comme le nombre de chercheurs d’emplois. Cela indique qu’il y a une inadéquation au niveau des compétences, ce qui prend du temps à corriger.

La situation du marché immobilier résidentiel continue d’être problématique. On observe une augmentation de l’offre, et les prix ont continué de baisser. Le dirigeant de Fidelity met en lumière une statistique troublante : pour encore 25 % des hypothèques, le montant du prêt est supérieur à la valeur actuelle de la maison.

L’activité des banques est par ailleurs plutôt faible. « Les prêts des banques sont le carburant d’une croissance économique, et pour l’instant ce carburant reste dans le réservoir », illustre M. Wilkinson. Les banques américaines professent leur volonté de relancer leurs prêts, mais jusqu’à maintenant cela ne se concrétise pas.

Des opportunités pour les actions Malgré les risques liés à la conjoncture, les investisseurs devraient considérer le fait que le prix des actions est relativement bas, d’un point de vue historique. Pour arriver à cette conclusion, M. Wilkinson compare le dividende moyen versé par les actions de l’indice S&P 500, avec le rendement d’une obligation du Trésor américain de 10 ans. Pour la première fois en plus de 40 ans, le dividende moyen du S&P 500 est supérieur au rendement d’une obligation de 10 ans (actuellement autour de 2 %).

« Pourquoi choisir le rendement d’une obligation, alors qu’en choisissant une action vous pouvez avoir un dividende équivalent et une possibilité de gain en capital? », demande M. Wilkinson. Une allocation en actions à dividendes est donc à considérer dans ce contexte. Selon l’expert de Fidelity, il faut aussi se rappeler que plusieurs grandes entreprises disposent de liquidités importantes. Ces mêmes entreprises ont déjà rationalisé leurs activités et diminué leur nombre d’employés après 2008. Une nouvelle récession n’aurait donc pas nécessairement un impact durable sur les résultats financiers des compagnies.

Fabrice Tremblay