L’économie canadienne va ralentir en 2018

Par La rédaction | 21 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Après avoir tourné à plein régime une grande partie de 2017, l‘économie au pays devrait nettement baisser de cadence cette année, selon les prévisions du Conference Board du Canada.

Dans une note de conjoncture publiée mardi, le groupe de réflexion estime en effet que le ralentissement enregistré dès la fin de l’année dernière va se poursuivre au cours des neuf prochains mois, avec une croissance anticipée de 1,9 %, comparativement à 3 % en 2017.

L’organisme prévoit notamment que seuls 232 000 emplois devraient être créés, par rapport à 336 900 en 2017, à cause du resserrement du marché du travail et des départs à la retraite plus nombreux des baby-boomers. Mais il ajoute que le resserrement du marché du travail favorisera en revanche une hausse des salaires, ce qui pourrait permettre d’atténuer l’impact du relèvement des taux d’intérêt à venir.

LES MÉNAGES, MOTEUR DE L’ÉCONOMIE

Le Conference Board indique aussi que le moteur de l’économie continuera d’être principalement alimenté par les dépenses des ménages, même si leur contribution devrait « beaucoup diminuer » en raison d’un « fort endettement », d’un revenu disponible « qui n’augmente guère » et de « la hausse des taux d’intérêt », facteurs qui obligeront les consommateurs à moins dépenser. Résultat : la consommation réelle des ménages devrait augmenter de 2,4 %, contre 3,5 % l’an dernier.

Certains facteurs laissent par ailleurs supposer que le marché du logement « s’essoufflera un peu plus en 2018 », affirme l’organisme. Ainsi, le nouveau « test de résistance » que les organismes de réglementation fédéraux imposent aux emprunteurs hypothécaires depuis le 1er janvier devrait réduire la demande de logements, notamment dans le haut de gamme, puisque ce dispositif réduit le montant maximal qu’ils peuvent emprunter.

De même, la hausse des taux d’intérêt, le tassement de l’emploi ainsi que le surendettement de nombreux Canadiens devraient « limiter davantage encore » leurs aspirations en matière de logement. Enfin, le nombre de mises en chantier de logements passera de 219 700 en 2017 à environ 213 200 cette année, ce qui contribuera au manque de dynamisme de ce secteur.

INCERTITUDE PAR RAPPORT À L’ALENA

Enfin, malgré une forte demande aux États-Unis et un dollar canadien compétitif, la contre-performance des exportations persistera au cours des neuf prochains mois, notamment en raison de l’incertitude qui continue d’entourer l’issue des négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et de la possibilité d’un relèvement des droits de douane.

Le Conference Board rappelle au passage que, d’après ses estimations, le produit intérieur brut réel canadien perdrait environ un demi-point de pourcentage de croissance dans l’année suivant l’annulation de l’accord. Toutefois, ajoute-t-il, « l’impact pourrait être plus important si la confiance des entreprises ou l’investissement étranger au Canada subissent le contrecoup de la perte du libre-échange ».

« La hausse des taux d’intérêt, une croissance de l’emploi qui se tasse et un fort endettement des ménages obligeront les consommateurs à moins dépenser cette année. Il est peu probable que le commerce et l’investissement des entreprises prennent le relais, car l’incertitude qui entoure les négociations sur l’ALÉNA et la possibilité d’un relèvement des droits de douane pèsent sur les entreprises comme sur les exportateurs », conclut Matthew Stewart, directeur de la section Prévisions nationales au Conference Board.

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