L’économie du Québec décollera (un peu) en 2016

Par La rédaction | 9 mars 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La croissance économique au Québec devrait s’améliorer « grâce au plan de relance du gouvernement fédéral et à la vigueur des exportations », prévoit le Conference Board du Canada dans une note de conjoncture publiée hier.

Ces deux facteurs additionnés devraient générer un gain du produit intérieur brut (PIB) réel de 1,7 % cette année dans la province, même si « la reprise économique a eu du mal à se concrétiser à cause de la baisse des investissements des entreprises », explique Marie-Christine Bernard, codirectrice de la division Prévisions provinciales au sein de l’organisme fédéral.

« À l’avenir, le raffermissement de la demande des consommateurs américains devrait aider à relancer les activités manufacturières québécoises à vocation exportatrice, mais il est essentiel que l’investissement des entreprises se redresse pour que la performance commerciale s’améliore », ajoute-t-elle.

DERRIÈRE L’ONTARIO ET LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

Globalement, le Québec fera moins bien que ses homologues du ROC, notamment l’Ontario, qui devrait enregistrer une croissance de 2,4 % largement stimulée par les exportations, mais aussi la Colombie-Britannique et le Manitoba.

Par ailleurs, le Conference Board anticipe une hausse de l’emploi de 1 % au Québec en 2016, ce qui entraînera une augmentation du revenu disponible des ménages et contribuera à soutenir le commerce de gros et de détail, dont la progression devrait atteindre 2,1 %.

En revanche, la croissance des services non commerciaux, comprenant l’éducation et les soins de santé ainsi que l’administration publique, sera limitée jusqu’en 2017 en raison des restrictions budgétaires mises en place par le gouvernement provincial.

L’organisme relève également que, « malgré une conjoncture plus favorable aux fabricants », les exportations n’ont augmenté que « de façon modeste » en 2015 (+1,6 %). Toutefois, cette année, « la forte consommation des ménages américains et la faiblesse du dollar canadien se conjuguent » pour les faire progresser de 2,6 %.

Ce phénomène « devrait contribuer à stimuler les investissements des entreprises québécoises, qui devraient retourner en terrain positif et afficher une croissance de 0,7 % cette année », indique le Conference Board, qui précise néanmoins que « si les investissements n’évoluent pas comme prévu, cela pourrait nuire aux perspectives d’exportation dans un proche avenir ».

Enfin, malgré une baisse du nombre de mises en chantier, l’industrie de la construction provinciale devrait prospérer de 2,3 % grâce aux dépenses publiques consacrées aux infrastructures. Ainsi, les travaux de modernisation du pont Champlain se poursuivront jusqu’à la fin de 2019 (4,2 G$) et ceux sur l’échangeur Turcot (3,7 G$), jusqu’à la fin de 2020.

De bonnes perspectives pour Montréal et Québec

Selon le Conference Board, les deux plus grandes villes du Québec devraient enregistrer une croissance économique de 2,3 % et 2 %, respectivement. L’an dernier, le PIB réel de Montréal avait crû de 1,7 % seulement.

L’embellie économique dans la métropole sera surtout attribuable « au renforcement du secteur manufacturier, au rebond de la construction et aux gains constants dans le secteur des services » et « environ 26 000 emplois » devraient y être créés, prévoit l’organisme.

PROJETS D’INFRASTRUCTURE MAJEURS

Soutenue à la fois par l’affaiblissement du dollar canadien et la forte demande américaine, la production manufacturière devrait augmenter de 3 %. Deux projets d’infrastructures majeurs (le pont Champlain et l’échangeur Turcot) aideront l’industrie de la construction locale à sortir de son marasme, après trois années consécutives de baisse.

Cependant, une diminution des mises en chantier limitera à 2 % la croissance de la production globale du secteur de la construction, tandis que la croissance des industries de services devrait être de 2,2 %, soit le même taux qu’en 2015.

QUÉBEC PROFITERA DU TOURISME

À Québec, « la faiblesse du huard et la vigueur de l’économie américaine » stimuleront les secteurs du tourisme et de la fabrication, alors que dans l’ensemble, la croissance du secteur des services devrait passer de 1 % en 2015 à 2,3 % cette année.

Parallèlement, la production manufacturière devrait croître de plus de 3 %. L’entente conclue avec le chantier naval Davie pour convertir un porte-conteneurs en un navire de ravitaillement de la marine représentera une autre source de croissance au cours des deux prochaines années.

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