L’endettement des ménages va s’aggraver

Par La rédaction | 21 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La tendance à l’endettement des ménages canadiens va s’accentuer au cours des cinq prochaines années. Ils deviendront donc de plus en plus vulnérables aux moindres aléas de la vie, conclut un rapport publié mardi par Jean-Denis Fréchette, directeur parlementaire du budget (DPB).

Intitulé Endettement et vulnérabilité financière des ménages, ce document d’une trentaine de pages prévoit que d’ici la fin de l’année, l’endettement moyen atteindra son niveau le plus élevé depuis un quart de siècle.

Alors qu’elle équivalait à 90 % de leur revenu annuel disponible en 1990, la dette des ménages atteignait en effet 171 % à l’automne dernier et elle devrait grimper à 174 % d’ici à la fin de l’année, « avant de revenir à peu près au niveau actuel à la fin de 2020 », selon les projections du DPB.

VULNÉRABILITÉ ACCRUE DES MÉNAGES

Autrement dit, au troisième trimestre de 2015, pour chaque 100 $ de revenu disponible, la dette des particuliers s’élevait à 171 $. D’ici un an, elle continuera de croître pour atteindre 174 $.

Le DPB prévient que la capacité de régler les créances s’amoindrira lorsque les taux d’intérêt reviendront à un niveau plus « normal » d’ici 2020. Il estime que le ratio du service de la dette totale passera alors de 14,1 % du revenu disponible aujourd’hui à 15,9 %.

Résultat : beaucoup de ménages deviendront plus vulnérables aux secousses négatives de leurs salaires ou des taux d’intérêt ou en cas de perte d’emploi imprévue, ce qui pourrait également avoir un effet négatif sur les institutions financières, estime le rapport.

LA PLUS FORTE HAUSSE DU G7

Aucun autre État membre du G7 n’a connu une plus forte hausse de la dette des particuliers par rapport à leurs revenus depuis 2000, relève le document.

Sa conclusion? « Les ménages du Canada sont plus endettés que ceux de tout autre pays du G7 dans l’histoire récente. »

Ce phénomène est imputable aux bas taux d’intérêt, au prix élevé des maisons et aux innovations financières, selon une analyse réalisée par la Banque du Canada (BdC).

La dette des particuliers est composée environ au deux tiers de prêts hypothécaires et un tiers d’autres types de prêts, par exemple pour acquérir une voiture, des meubles ou des électroménagers.

ÇA DURE DEPUIS 25 ANS

Depuis 1991, l’endettement des Canadiens a augmenté à chaque trimestre et en moyenne de près de 7 % année après année, observe le DPB.

Ce fardeau s’est notamment accru dans une période où les taux d’intérêt très bas les ont incités à acheter une maison, dont les prix augmentaient régulièrement. Le taux d’emprunt effectif des ménages, que la BdC présente comme une moyenne pondérée des taux d’intérêt sur divers prêts à la consommation et hypothèques, est passé de 6,7 % en janvier 1999 à 3,1 % en décembre 2015.

Depuis la crise financière de 2008, la proportion de ménages ayant une dette supérieure à 350 % de leur revenu brut a doublé pour s’établir à environ 8 % de la population, indique par ailleurs la banque centrale. Il s’agit le plus souvent de personnes âgées de moins de 45 ans et qui ont habituellement un faible salaire.

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