L’énergie dynamisera la Bourse américaine en 2014

Par Fabrice Tremblay | 27 janvier 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les importants changements dans le domaine de l’énergie aux États-Unis permettent d’être optimiste au sujet des rendements boursiers américains de 2014 et dans les années à venir. Selon les gestionnaires de la firme Pembroke, le nouveau contexte énergétique offre de nombreuses occasions pour les investisseurs.

Alors que la Bourse américaine a connu une année exceptionnelle en 2013, la reprise devrait se poursuivre, si l’on se fie au comportement historique des marchés dans les années suivant un creux, comme celui de 2009. La firme-boutique Gestion Pembroke réunissait la semaine dernière plusieurs de ses clients privés pour une série de conférences à Montréal, sous le thème Perspectives 2014.

Se positionner dans l’énergie

Les nouvelles méthodes d’extraction de gaz naturel et de pétrole permettent l’accès à des réserves jusqu’alors inexploitées. « Nous pensons que d’ici plusieurs années, les États-Unis se seront approchés de l’autosuffisance énergétique, a affirmé Ian Aitken, président et chef de la direction de Gestion Pembroke. L’impact est déjà important pour des compagnies spécifiques, et nous cherchons à nous positionner pour bénéficier de ces occasions. À long terme, ces changements auront des conséquences très positives sur l’économie dans son ensemble », a ajouté M. Aitken.

Depuis cinq ans, les importations nettes de pétrole et de produits pétroliers aux États-Unis ont diminué, alors que parallèlement, la consommation énergétique du pays a continué à augmenter. Grâce à la nouvelle production nationale, quelque 285 milliards de dollars par année restent dans l’économie américaine. Il s’agit de sommes qui servaient auparavant à payer des pays fournisseurs comme l’Arabie saoudite ou le Venezuela.

Des communautés en essor

« Comme gestionnaires de portefeuilles, nous voyageons dans de nombreuses villes américaines. Nous remarquons en effet qu’il y a énormément d’occasions de placements en raison de la renaissance énergétique », a souligné Nicolas Chevalier, associé et gestionnaire de portefeuilles chez Pembroke. La firme gère des fonds d’actions américains et canadiens spécialisés dans les compagnies de petite capitalisation, souvent dirigées par un entrepreneur-propriétaire.

Les nouvelles productions énergétiques amènent des emplois dans les communautés où elles sont situées. Elles s’accompagnent aussi de construction de maisons, de routes et d’écoles. « On peut investir directement dans les entreprises productrices de pétrole. Mais les effets sont beaucoup plus larges, car il y a aussi toutes les compagnies qui offrent des services aux producteurs, comme le transport et les équipements. Même les réseaux de magasins-dépanneurs qui desservent ces communautés vont en profiter », dit M. Chevalier.

Hausse des profits

Les gestionnaires de Pembroke misent sur le fait que plusieurs de ces compagnies verront leurs profits augmenter en 2014. Au cours de la dernière année, la hausse de 33 % du S&P 500 a été principalement due à une augmentation des multiples sur les marchés. À près de 15 fois les profits, les multiples actuels représentent cependant un marché évalué à sa juste valeur, croient-ils. La progression des rendements devra provenir désormais des dividendes ou d’une hausse prévisible des profits des entreprises.

Les investisseurs qui souhaiteraient augmenter leur répartition en placements américains, dans le cadre d’une révision de la répartition de leurs actifs, devraient cependant le faire par l’entremise d’achats progressifs, a souligné David Ferrante, vice-président chez Gestion privée de placement Pembroke. Après la performance exceptionnelle de la dernière année, un recul temporaire n’est pas à exclure.

Investir… dans BlackBerry!

Le domaine des obligations d’entreprise peut sembler parfois réservé aux spécialistes. Était-ce un bon placement d’investir dans des obligations émises récemment par BlackBerry ayant une durée de sept ans? « Oui, tout dépend de la façon dont ces titres sont structurés », répondent les gestionnaires de chez Canso Investment Counsel, la firme qui gère le fonds d’obligations canadiennes de Pembroke.

Canso a participé à une ronde de refinancement de BlackBerry il y a un an, qui constituait en une émission d’obligations de sept ans avec un coupon de 6 %, et une option de conversion en actions à un prix de 10 $US.

Dans leur analyse des titres de dette d’une entreprise, les gestionnaires de Canso prennent en compte la probabilité de faillite de la compagnie, mais aussi le rang qui leur est offert parmi les créanciers, ainsi que les actifs que l’entreprise possède. « Ce qui est important, c’est de connaitre la perte maximale totale si le pire scénario se produit. Dans le cas de BlackBerry, nous estimons que nous sommes bien couverts, notamment par les liquidités de l’entreprise et par la valeur des brevets détenus, dont d’anciens brevets de Nortel. C’est aussi une occasion de bénéficier, grâce à l’option de conversion en actions, du redressement d’une entreprise qui a encore du potentiel », a affirmé Richard Usher-Jones, vice-président chez Canso Investment Counsel.

Fabrice Tremblay