Léo-Paul Lauzon : haro sur les gains en capital et les dividendes

Par Ronald McKenzie | 30 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Abaisser à 25 % le taux d’inclusion des gains en capital et imposer davantage les dividendes. Voilà deux mesures que recommande le célèbre professeur Léo-Paul Lauzon, titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM.

Dans sa plus récente recherche portant l’équité fiscale au Canada, Léo-Paul Lauzon démontre que les gains en capital imposables déclarés en 2007 ont totalisé 24,8 milliards de dollars, sur des revenus totaux de 118,9 milliards de dollars. « On peut donc conclure que les gouvernements se sont privés de taxer, par idéologie, 17 % du total des revenus […] en 2007, et que ce pourcentage ne tient pas compte des inadmissibles milliards de gains en capital non imposables », estime-t-il.

La situation serait d’autant plus choquante que les contribuables ayant à la fois déclaré des revenus fiscaux de plus de 250 000 $ et des gains en capital imposables, ne constituent que 4/10 de 1 % de l’ensemble des contribuables canadiens. Toutefois, cette petite minorité a accaparé 50 % de tous les gains en capital imposables inscrits, soit 12,3 milliards de dollars. Au contraire, poursuit-il, les individus qui ont gagné moins de 40 000 $ (66 % de l’ensemble des contribuables) ont monopolisé 9 % de tous les gains en capital imposables et ceux qui ont fait moins de 30 000 $ (53 % de l’ensemble des contribuables), 5 %.

En ce qui concerne les dividendes imposables, Léo-Paul Lauzon affirme que c’est une poignée de bien-nantis qui a déclaré «la vaste majorité des dividendes imposables, revenus qui sont également taxés à des taux inférieurs au revenu d’emploi». À peine 2,5 % des contribuables canadiens ont inscrit de tels revenus en 2007, mais ceux-ci représentaient 67 % de tous les dividendes imposables déclarés au fisc.

Afin que l’État puisse ajouter des milliards de dollars à ses revenus «sans surtaxer quiconque», il devrait imposer les gains en capital imposables à 75 %. En entrevue au site Argent, Léo-Paul Lauzon a souligné qu’il était nécessaire d’imposer les gains de capital issus de la vente des résidences principales, avec une mesure pour minimiser l’impact sur la classe moyenne. « À la rigueur, a-t-il dit, le premier 50 000 à 100 000 $ ne serait pas imposable. »

Le professeur demande également qu’on réévalue la «panoplie des nombreux gains en capital non imposables» afin d’en éliminer certains et en taxer d’autres, qu’on augmente les impôts sur les dividendes.

Ronald McKenzie