Les 4 grands risques du système financier canadien

Par La rédaction | 12 juin 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Mieux connaître les risques inhérents au milieu financier actuel : voilà ce que permet la Revue du système financier 2015, publiée par la Banque du Canada. Dans son évaluation de la stabilité du système financier canadien, la Banque met en lumière les principales vulnérabilités du milieu et les problèmes qu’elles pourraient engendrer pour l’économie canadienne.

Les analyses contenues dans la Revue sont un complément des conclusions inscrites au Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié en avril, puisque la stabilité économique et la stabilité financière sont étroitement reliées.

1. KRACH DES PRIX DE L’IMMOBILIER RÉSIDENTIEL

Le risque interne le plus important pour le système financier demeure une contraction à grande échelle des revenus des ménages. Les propriétaires qui ont de la difficulté à rembourser leurs dettes ou leurs prêts hypothécaires pourraient être forcés de vendre leur maison.

S’ensuivraient des ventes en catastrophe qui aggraveraient la situation des ménages en difficulté et généreraient des pertes importantes pour les institutions financières et les assureurs hypothécaires. Les prêteurs se retrouveraient avec un portefeuille croissant de résidences saisies, ce qui contribuerait au gonflement de l’offre, générant du même coup une pression à la baisse sur le cours du marché résidentiel, note l’étude.

La Banque craint aussi les effets multiplicateurs du niveau d’endettement élevé des ménages combiné aux vulnérabilités actuelles du marché du logement en cas de baisse à moyen terme de l’emploi et des revenus.

2. HAUSSE SOUDAINE DES TAUX D’INTÉRÊT

Second risque en importance, une hausse abrupte des taux d’intérêt à long terme au Canada et ailleurs, générée par un bond des primes de risque, qui créerait des problèmes de stabilité financière. En guise d’exemple, le document cite une éventuelle réaction agressive des marchés à des changements inattendus apportés aux politiques monétaires des États-Unis ou d’Europe. Les variations des primes de risque étant corrélées, les taux d’intérêt canadiens grimperaient instantanément, créant du même coup une onde de choc dans l’économie.

Une hausse des taux d’intérêt à long terme pourrait aussi accroître l’endettement des ménages canadiens, donner lieu à des défauts de paiement sur les prêts, et exercer des pressions à la baisse sur les prix du logement.

3. LA CHINE ET LES ÉCONOMIES ÉMERGENTES

Troisième risque recensé : les difficultés de certains pays émergents à rembourser leurs dettes libellées en dollars américains, ainsi que le spectre d’un ralentissement économique en Chine. Des conséquences graves sont anticipées si l’une de ces deux hypothèses venait à se concrétiser, surtout en ce qui a trait aux taux de change, aux produits de base et aux liens financiers.

Problématiques identifiées dans certains pays émergents :

  • Une nouvelle appréciation de la devise américaine, combinée au taux élevé des obligations libellées en dollars américains émises par des entreprises et des emprunteurs souverains, qui pourrait nuire au service de la dette ;
  • La vulnérabilité des économies émergentes exportatrices de produits de base, dont les revenus sont affectés par la chute du cours pétrolier et d’autres matières premières ;
  • La grande vulnérabilité des économies hautement dépendantes des capitaux étrangers, provenant notamment de fonds souverains liés au secteur pétrolier, dans un contexte de volatilité haussière des marchés des changes et de faibles liquidités de marchés ;
  • Les problèmes politiques persistantes dans certains pays.

4. LES TENSIONS EUROPÉENNES

Quatrième facteur de risque : la possibilité d’un défaut de paiement de la Grèce sur sa dette. Cette situation influencerait financièrement et économiquement les autres États de l’Union européenne.

Selon le rapport, le Canada n’échapperait pas à certaines répercussions, plus précisément dans les marchés financiers. À ce titre, la Banque du Canada prévoit les effets possibles suivants :

• La volatilité des marchés financiers subséquente, la réévaluation globale du risque et la ruée vers les liquidités affecteraient les marchés financiers canadiens, où les investisseurs étrangers jouent actuellement un rôle important ; • Une hausse des coûts de financement accompagnée d’un resserrement des conditions d’octroi de prêts de crédit aux ménages et aux sociétés.

La rédaction vous recommande :

L’impact des FCP sur le marché national

La rédaction