Les ACVM accentuent leur travail d’éducation

Par La rédaction | 3 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les efforts de sensibilisation et d’éducation des investisseurs ont été particulièrement importants partout au pays durant l’année écoulée, indique un rapport des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Publié mardi, ce document couvre une période comprise entre avril 2017 et mars 2018. L’occasion de faire le point sur les activités du Comité sur la sensibilisation des investisseurs (CSI) des Autorités et de ses membres, dont le principal objectif est de « faire entendre une voix crédible et objective afin d’aider les Canadiens à prendre des décisions plus éclairées en matière financière », selon Louis Morisset, président des ACVM.

Le rapport met en relief les projets pancanadiens de sensibilisation des investisseurs mis en œuvre de 2017 à 2018, incluant la campagne pluriannuelle des Autorités visant à sensibiliser les investisseurs aux dangers de la fraude sur options binaires. Cette campagne a d’ailleurs obtenu « un succès remarquable, avec notamment l’interdiction totale des options binaires au Canada », soulignent les ACVM dans un communiqué.

LES ROBOTS-CONSEILLERS PLUS POPULAIRES

Le document publié mardi présente également les conclusions de l’Indice ACVM des investisseurs 2017 concernant les habitudes des Canadiens en matière de placements. Basée sur un sondage en ligne mené par la firme Innovative Research Group auprès de quelque 7 271 adultes entre le 28 août et le 2 octobre 2017, cette étude a passé au crible leurs connaissances en finances personnelles, leurs comportements en tant qu’investisseurs et l’incidence de la fraude par rapport aux placements.

Le sondage montre par exemple que plus de la moitié des Canadiens (51 %) ont échoué au test des connaissances générales en investissement faisant partie de l’étude, « ce qui souligne l’importance que continuent de revêtir les initiatives des ACVM et de leurs membres en matière de sensibilisation des investisseurs ». En effet, ces derniers demeurent souvent la cible d’offres de placements frauduleux, puisque 18 % d’entre eux estiment s’être déjà fait proposer un tel stratagème.

L’enquête d’opinion révèle également que les robots-conseillers gagnent en popularité au pays. Résultat : 23 % des répondants ont déclaré qu’ils en utiliseront probablement un s’ils ouvrent ou transfèrent un compte. Toutefois, seuls 9 % des investisseurs d’un océan à l’autre détiennent actuellement un compte géré par un automate, tandis que 16 % disent connaître les services de placement en ligne automatisés.

L’INTERDICTION DES OPTIONS BINAIRES

Si l’on en croit le sondage, un peu plus de la moitié (53 %) des investisseurs canadiens croient par ailleurs être en mesure de réaliser leurs objectifs de placement au cours de la prochaine année, comparativement à 39 % en 2012. De plus, 72 % des investisseurs ayant un conseiller indiquent avoir reçu le relevé annuel prévu dans le Modèle de relation client-conseiller (MRCC 2) détaillant les frais, les commissions et le rendement. Toutefois, la majorité (63 %) n’en ont pas discuté avec lui après l’avoir examiné.

Enfin, le sondage constate que les Canadiens sont plus nombreux qu’auparavant à utiliser les médias sociaux pour obtenir de l’information sur les placements (43 % en 2017, contre 35 % en 2012). Plus précisément, Facebook (22 % en 2017 et 16 % en 2012) et YouTube (20 % en 2017 et 14 % en 2012) ont connu les hausses de fréquentation les plus marquées.

Composé de représentants des autorités provinciales et territoriales en valeurs mobilières, le CSI a de son côté « directement ou indirectement » influé sur l’interdiction par les ACVM de toute opération sur options binaires. Ainsi, MasterCard et Visa ont par exemple pris des mesures de blocage des paiements d’opérations frauduleuses sur ces options par carte de crédit, tandis que Twitter, Facebook et Google en ont interdit la promotion en ligne. De même, Apple a supprimé au moins 250 applications d’options binaires et les registraires ont supprimé de nombreux noms de domaine, de fournisseurs d’Internet et autres sites de marketing ciblant les investisseurs dans ce domaine.

AU QUÉBEC, UN « BILAN POSITIF », SELON L’AMF

Le rapport des ACVM indique également que, au Québec, l’Autorité des marchés financiers dresse un bilan positif des actions qu’elle a entreprises en matière d’éducation financière l’an dernier. D’après un sondage effectué en décembre 2017 en collaboration avec le Réseau québécois de l’éducation financière (réseau d’intervenants clés en matière de culture financière dirigé par l’AMF), plus d’un million de Québécois auraient été contactés durant l’année et auraient reçu des outils, de la formation et des messages les encourageant à gérer plus efficacement leurs finances personnelles.

En accord avec les objectifs de la Stratégie québécoise en éducation financière, l’Autorité a par ailleurs « mis en avant la culture financière des jeunes et des aînés et œuvré en vue de renforcer ses partenariats avec d’autres acteurs clés de l’économie » de la Belle Province. Pour atteindre cet objectif, son personnel chargé de l’éducation a rencontré « plus de 10 000 Québécois de tous âges au cours d’événements et de conférences variés ». L’AMF s’est en outre engagée à instaurer des mesures dans le cadre du Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées du Québec 2017-2022 et collabore avec d’autres organismes afin de prendre d’autres mesures, notamment une entente-cadre nationale pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées.

Enfin, l’Autorité a rédigé un guide intitulé L’essentiel des finances personnelles, destiné à aider les nouveaux arrivants à s’initier au système financier québécois et aux finances personnelles. Et elle a également publié, en partenariat avec le magazine Protégez-vous, un guide de 100 pages traitant notamment des notions de base en matière financière, des investissements plus complexes ou des régimes enregistrés d’épargne.

La rédaction