Les aînés américains se préparent mal à la retraite

Par La rédaction | 30 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus de la moitié des Américains âgés de 60 ans et plus affirment que le fait de discuter de leurs besoins futurs avec des proches n’est pas réellement nécessaire, selon un récent sondage réalisé pour le compte de Wells Fargo.

Ainsi, 57 % des sondés indiquent que cela ne constitue pas une priorité pour eux, tandis qu’un tiers assurent n’avoir même jamais abordé la question avec leur famille. Curieusement, ce phénomène concerne également les personnes de 80 ans et plus.

L’enquête d’opinion montre aussi que les Américains âgés n’ont pas l’habitude de parler à leurs enfants ou à des proches de leurs vieux jours et du type d’aide dont ils auront besoin, pas plus que de leurs plans en matière de soins de santé ou de leur succession. En règle générale, ils affirment même trouver ce genre de conversation « difficile », un avis d’ailleurs souvent partagé par leurs enfants adultes.

PARLER D’ARGENT ET DE VIEILLISSEMENT EST SOUVENT DÉLICAT

« Certaines personnes peuvent éprouver des difficultés à prévoir les problèmes auxquels elles risquent un jour d’être confrontées en raison du vieillissement. Elles passent leur vie à se préparer à la retraite, mais ne parviennent pas à la planifier adéquatement. Cette mauvaise planification et la réticence à aborder les questions d’argent et de l’âge contribuent à accroître la vulnérabilité des aînés, notamment en matière de protection contre les arnaques financières », note Ron Long, responsable des affaires réglementaires pour le segment des clients âgés chez Wells Fargo Advisors.

Concrètement, plus d’un tiers des Américains âgés qui sont parents affirment qu’il est difficile de parler avec leurs enfants des défis auxquels ils devront faire face plus tard, et un sur quatre (24 %), qu’ils ont du mal à discuter finances avec eux. De leur côté, 34 % des enfants adultes trouvent ces conversations encore plus difficiles. La principale raison pour laquelle la plupart des parents âgés et des enfants adultes ne parlent pas de ces questions est cependant qu’ils ne voient aucune urgence à le faire, y compris chez les 80 ans et plus.

Malgré tout, quatre enfants adultes sur cinq affirment souhaiter que leurs parents planifient davantage leur avenir financier pour ne pas avoir à intervenir un jour.

LES PERSONNES QUI PLANIFIENT SEMBLENT PLUS HEUREUSES

Le sondage met également en avant le fait que les personnes âgées qui ont parlé avec leurs familles de leurs besoins futurs et préparé leur succession semblent plus heureuses que les autres. Après avoir passé en revue huit comportements de planification, Wells Fargo indique en effet que 40 % des sondés ayant eu « entre six et huit » de ces activités se disent « très heureuses », comparativement à 22 % de celles qui n’en ont fait aucune ou seulement une ou deux.

« Bien que la planification de la vieillesse ne soit pas un sujet que les gens apprécient particulièrement, elle leur procure souvent davantage de confiance et de réconfort, car ils savent qu’ils sont préparés à d’éventuels coups durs. Et, en fin de compte, cela se traduit par un plus grand bonheur parce que c’est une chose en moins dont ils n’auront pas à s’inquiéter », commente Ron Long.

L’enquête d’opinion montre par ailleurs que les Américains âgés ne sont pas à l’abri des arnaques et autres abus financiers, surtout lorsqu’ils ont accumulé un certain montant d’épargne, lorsqu’ils vivent isolés ou qu’ils souffrent de problèmes de déclin cognitif ou de handicaps physiques. Pourtant, seul un petit nombre (24 %) de répondants appartenant à ce segment de la population disent craindre d’être un jour victimes d’escrocs, ce qui les dissuade de prendre certaines mesures de protection.

LES AMÉRICAINS ÂGÉS SE PROTÈGENT MAL DES ARNAQUES

Paradoxalement, près d’un Américain âgé sur deux (48 %) admet cependant ne pas faire confiance à sa famille pour ce qui concerne les questions d’argent, tandis que les deux tiers (68 %) pensent que le risque d’exploitation financière provient d’abord de personnes extérieures à leur environnement.

Enfin, le sondage relève que même lorsque les personnes âgées sont conscientes qu’elles pourraient être victimes d’abus financiers, la majorité d’entre elles n’adoptent souvent aucune mesure de protection particulière pour s’en prémunir. Ainsi, seuls 11 % des répondants appartenant à ce segment de la population disent recevoir une alerte en cas de transactions suspectes sur leurs comptes bancaires, tandis qu’une proportion identique dispose d’un système de blocage de ses chèques et cartes de crédit. Parallèlement, plus du tiers des sondés (35 %) avouent ne jamais vérifier leurs dossiers de crédit et moins de la moitié (46 %) utilisent le paiement automatique pour régler leurs factures.

L’enquête d’opinion a été réalisée pour le compte de Wells Fargo entre le 26 février et le 15 mars auprès d’un échantillon national de 784 Américains âgés de 60 ans et plus, disposant d’actifs à investir égaux ou supérieurs à 25 000 dollars. Dans le même temps, un sondage similaire a été mené auprès de 798 enfants adultes âgés de 45 à 59 ans et ayant au moins 25 000 dollars d’actifs.

La rédaction