Les banques canadiennes ont pris le virage écolo

Par La rédaction | 22 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : greyjj / 123RF

Même s’il leur reste encore un long chemin à parcourir, les grandes institutions financières canadiennes sont désormais engagées dans un processus de « verdissement » de leurs transactions, selon DBRS Morningstar.

Dans une analyse publiée mardi, l’agence de notation financière internationale estime que ces établissements bancaires « ont tous progressé vers leurs objectifs de développement d’opérations, de sources de financement et de pratiques commerciales respectueuses de l’environnement ».

« Depuis le début des années 1990, les grandes banques canadiennes ont fait des efforts considérables pour rendre leurs opérations plus écologiques. De la neutralité carbone aux nouveaux bâtiments certifiés LEED [Leadership in Energy and Environmental Design], elles ont adopté diverses approches pour parvenir à atteindre leurs objectifs environnementaux. Elles ont aussi montré que leur engagement envers ces objectifs était bien réel en s’associant à certaines des initiatives environnementales mondiales les plus importantes de ces dernières années », détaille DBRS.

C’est le cas, par exemple, du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques, créé en 2015 par le Conseil de stabilité financière, qui vise à encadrer la divulgation des risques financiers liés au climat.

DE NOUVELLES OCCASIONS

Les institutions financières établies au pays ont joué « un rôle important » dans la réussite de cette initiative, explique DBRS. En mai dernier, environ 75 % des entreprises canadiennes ayant officiellement déclaré leur intention de dévoiler des informations en rapport au climat conformément aux directives du Groupe de travail provenaient du secteur financier, comparativement à 52 % sur le plan mondial. De même, les banques au Canada représentent 12 % des organismes soutenant l’initiative, contre seulement 9 % ailleurs dans le monde.

Toutefois, le poids historique du secteur du pétrole et des autres combustibles fossiles dans l’économie canadienne fait en sorte que les banques ne peuvent se désengager du jour au lendemain de cette branche de l’économie. Par conséquent, elles continuent de lui fournir divers services financiers, même si cette tendance est aujourd’hui orientée à la baisse.

« Depuis que le Canada a ratifié l’Accord de Paris sur le changement climatique en 2015, les grandes banques canadiennes ont continué à développer leurs portefeuilles de titres liés au pétrole et au gaz, du moins en dollars absolus. Néanmoins, la proportion de prêts accordés à ces secteurs a diminué dans la plupart des cas. En moyenne, ils représentaient 2,5 % des prêts bruts consentis par les grandes institutions financières au 30 avril 2020 », indique l’agence de notation.

L’une des conséquences de l’engagement accru des établissements bancaires canadiens vers une économie plus respectueuse de l’environnement est qu’ils commencent aujourd’hui à émettre soit des obligations durables, soit des obligations vertes afin de financer diverses initiatives écologiquement viables.

Cette stratégie devrait susciter l’apparition de « nouvelles occasions pour les banques, notamment en fournissant un financement de transition aux entreprises qui prennent le virage vert », note DBRS.

La rédaction