Les banques canadiennes tardent à entrer dans l’ère mobile

Par La rédaction | 11 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Un grand nombre de cadres dirigeants des banques canadiennes croient que leurs institutions ne sont pas prêtes à répondre aux besoins de leurs clients en matière de mobilité, selon un récent rapport de CenturyLink.

Près de la moitié des 50 hauts cadres d’institutions financières qui ont répondu à ce sondage estiment que l’entreprise dans laquelle ils évoluent n’a pas encore mis en place l’infrastructure informatique pour répondre aux demandes des clients en matière de paiements mobiles

Plus globalement, 40 % d’entre eux croient même que leur compagnie ne dispose pas des ressources informatiques nécessaires pour y arriver.

COMPÉTITION FÉROCE

L’arrivée d’entreprises exclusivement numériques dans l’univers des services financiers a d’ailleurs fait l’objet de débats houleux ces derniers mois.

Les directeurs généraux de plusieurs des plus grandes banques canadiennes ont fait part de leurs commentaires sur le sujet lors de leurs assemblées générales annuelles, estimant qu’ils auraient à s’adapter s’ils ne voulaient pas perdre des parts de marché au profit de ces nouveaux joueurs.

Le directeur général de la Banque Royale, Dave McKay, a insisté sur la nécessité de travailler main dans la main avec les nouveaux venus dans l’industrie, afin de prospérer dans un monde de plus en plus numérique.

Le PDG de la Banque TD, Bharat Masrani, presse quant à lui les instances de régulation d’introduire des règles de gouvernance pour les nouveaux joueurs, qui ne sont pour l’instant pas assujettis aux mêmes règlements que les banques traditionnelles. Selon lui, il s’agit d’un avantage déloyal qui pourrait menacer la stabilité du système financier canadien.

Le patron de la CIBC, Victor Dodig, croit pour sa part que les rapports statuant sur le départ des clients des banques traditionnelles vers les institutions en ligne sont exagérés.

« Les clients vont-ils se diriger en masse vers ces nouvelles plateformes technologiques pour demander un prêt? Je ne le crois pas. Ça n’arrivera pas aussi rapidement que certains le prédisent », affirme-t-il dans un communiqué.

RELÉGUÉES AU COMPTE CHÈQUE

Selon le directeur des services financiers de CenturyLink, Roji Oommen, les énormes institutions telles que les banques mettent généralement du temps à s’adapter.

« Dans l’espace mobile, vous devez être capable d’aller beaucoup plus vite. Les clients sont habitués à la vitesse avec laquelle évoluent les Apple, Google et consorts, et ils attendent la même chose de leurs banques. »

Oommen prédit que si les banques n’améliorent pas l’expérience de leur client en ligne, elles verront leur capacité à vendre des produits de crédit, tels que des prêts automobiles et autres hypothèques, diminuer de manière draconienne.

« Le risque, conclut-il, c’est qu’elles se voient reléguées à un seul segment de l’industrie, celui du compte chèque et de l’épargne, là où les marges sont loin d’être les meilleures. »

– Avec la Presse Canadienne

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