Les banques centrales doivent hausser les taux

Par La rédaction | 5 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les banques centrales doivent changer de tactique pour contribuer à la croissance de l’économie, soutient l’ancien gouverneur de la Banque du Canada (2001-2008) David Dodge.

Dans un discours prononcé vendredi le 2 décembre à l’Institut C.D. Howe, il a martelé que le temps était venu pour la Réserve fédérale américaine de mener une hausse globale et coordonnée des taux. Il aimerait qu’elle annonce un échéancier fixe de hausse pour amener son principal taux directeur à 2 %.

NOUVELLE APPROCHE

Selon lui, la meilleure solution pour stimuler une économie mondiale qui en a bien besoin est une augmentation des taux d’intérêt, combinée à un stimulus gouvernemental basé sur des dépenses publiques ou des baisses d’impôt. Déjà, le gouvernement Trudeau mise sur une forte augmentation des dépenses publiques, alors que Donald Trump promet de jumeler dépenses publiques et baisse d’impôt.

On s’éloigne donc de plus en plus du consensus qui règne depuis les années 1980, basé sur l’équilibre des finances publiques et les stimulus monétaires des banques centrales. Ce qui est une excellente chose, selon David Dodge, pour qui les bas taux contribuent probablement à la faible croissance.

Les entreprises ne se sentent pas pressées d’emprunter et d’investir dans un tel contexte, les prêts bancaires deviennent moins profitables et les consommateurs doivent mettre plus d’argent de côté pour leur retraite, puisque les rendements des investissements sont faibles. De l’argent qui ne retourne donc pas dans l’économie.

Il constate que les baisses de taux et les achats massifs d’actifs par les banques centrales en Amérique et en Europe ont poussé les rendements de billions de dollars en obligations sous la barre du zéro, mais ont échoué à relancer la croissance aux niveaux d’avant la crise de 2007-2008. L’austérité budgétaire dans plusieurs pays a aussi contribué à étouffer cette croissance.

PROCÉDER AVEC TRANSPARENCE

Hausser les taux, en procédant avec un échéancier fixe et public, « faciliterait un meilleur fonctionnement des marchés financiers et réduirait l’incertitude, soutient David Dodge. Si d’autres banques centrales s’engageaient à suivre l’exemple de la Réserve fédérale et que les autorités fiscales poursuivaient une politique expansionniste, on pourrait remiser la camisole de force de la politique monétaire actuelle. »

Une meilleure coordination des banques centrales et des gouvernements aiderait aussi à relancer la croissance.

En 2007, alors qu’il était à la tête de la Banque du Canada, David Dodge avait fixé le taux directeur à 4,5%. Il est présentement à 0,5 %.

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