Les banques dans la mire de députés fédéraux

Par La rédaction | 12 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Des députés fédéraux s’intéressent de près aux banques canadiennes depuis la diffusion par la CBC de plusieurs reportages sur des pratiques de vente douteuses, parfois même illégales, indiquait récemment La Presse Canadienne.

D’anciens employés de ces institutions financières ont témoigné mercredi dernier devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Ils ont levé le voile sur les pressions subies par les travailleurs de certaines grandes banques. Selon eux, ils sont incités à vendre à leurs clients des produits financiers souvent inutiles ou inappropriés dans le simple but d’atteindre des objectifs de ventes très élevés.

L’INDUSTRIE BANCAIRE ÉCORCHÉE

Rappelons que plus tôt cette année, la CBC a diffusé des reportages sur les pratiques de vente douteuses de cinq grandes banques canadiennes, soit la Banque Royale, la Banque de Montréal, la Banque CIBC, la Banque TD et la Banque Scotia. Près de 1 000 employés et ex-employés de ces institutions ont décrit en détail aux journalistes les pressions qu’ils subissent pour atteindre des cibles de vente et la surveillance constante dont ils font l’objet.

La Banque TD a été passablement écorchée, certains employés se voyant même reprocher d’avoir effectué des transactions non autorisées au nom de clients. La dirigeante de l’Ombudsman des services bancaires et d’investissement (OSBI) s’est publiquement inquiétée de ces allégations, par ailleurs rejetées par la banque. Rappelons que la Banque TD a quitté l’OSBI en 2011, lui préférant un autre arbitre, ADR Chambers. Ce dernier a refusé, en mars dernier, de commenter les allégations contre la TD.

En mars dernier, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada a annoncé qu’elle ouvrait une enquête au sujet de ces pratiques commerciales, notamment sur le consentement exprès et la divulgation, ainsi que tout facteur pouvant contribuer à la non-conformité. Cette dernière est toujours en cours.

DES VENDEURS À LA PLACE DES CONSEILLERS

De manière générale, les clients qui approchent une banque pour obtenir des conseils financiers sont dirigés vers un représentant de commerce plutôt qu’un professionnel du conseil financier, a témoigné l’ex-employé Larry Elford lors du Comité permanent des finances publiques. Une approche qui fait sortir de ses gonds Stan Buell, fondateur et président de l’Association pour la protection des petits investisseurs, qui a d’ailleurs perdu ses économies après une fraude dans une institution financière.

« Les gens ne peuvent pas tout apprendre seuls, ils ont besoin de conseils financiers, soutient-il. Le gouvernement doit s’assurer que les gens qui fournissent des conseils sont qualifiés pour le faire et peuvent être tenus responsables au besoin. Le gouvernement devrait avoir la responsabilité de veiller à ce que tous les Canadiens soient protégés. » Rappelons qu’au Québec, la Chambre de la sécurité financière impose à ses inscrits d’agir en tout temps dans le meilleur intérêt de leurs clients.

DES MÉTHODES QUI RAPPORTENT GROS

Les stratégies commerciales douteuses des banques leur rapporterait par ailleurs un joli magot. « En trichant et en privant les citoyens de ce qui leur est dû, les banques canadiennes récoltent autant que tous les actes criminels combinés au pays », allègue M. Elford.

Du côté des banques, on se défend bien entendu de ces accusations, affirmant placer les clients avant toute chose. Elles soutiennent recueillir régulièrement les commentaires des employés et des consommateurs et faire le suivi des comportements inappropriés.

Leurs dirigeants auront l’occasion de se faire entendre devant le comité cette semaine.

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