Les banques mises à l’amende : qui paie vraiment?

Par La rédaction | 22 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Plusieurs experts sont d’avis que les amendes de près de 6 G$ imposées à six banques mercredi n’affecteront pas ou peu ces géants de la finance mondiale, rapporte l’AFP.

Barclays, Citigroup, JPMorgan Chase, Royal Bank of Scotland, UBS et Bank of America sont, à ce jour les grandes banques ayant fait l’objet de sanctions financières pour cause de manipulation des taux de change. Bien que celles-ci aient été la cible d’un opprobre général et d’une légère baisse des bénéfices, l’AFP rappelle les bénéfices annuels colossaux engrangés afin de démontrer l’impact réel des amendes imposées sur les pratiques des banques.

Ainsi, dans le cas de JPMorgan Chase, la sanction totale infligée de 1 013 G $US apparaît comme peu importante lorsque contextualisée avec les profits de 22 G $US enregistrés en 2014.

Mais qui paie vraiment pour les infractions commises? « Les actionnaires », répond Christophe Nijdam, secrétaire général de l’association Finance Watch. « Une première fois quand il faut payer les bonus » des courtiers véreux, et « une deuxième fois quand il faut payer les amendes », cite l’AFP. Selon lui, le jour doit venir où ces stratagèmes, « inacceptables pour la collectivité », devront relever du code pénal.

L’exemple de l’Islande

L’AFP remarque que Citigroup, JPMorgan Chase, Barclays et Royal Bank of Scotland ont choisi de plaider coupables dans leur entente de règlement, ce qui créerait un précédent permettant d’envisager des poursuites judiciaires supplémentaires. Rappelons que l’Islande n’a pas hésité à envoyer quatre de ses banquiers véreux en prison.

Pour l’heure, tous les scandales financiers impliquant les grandes banques américaines et européennes se sont soldés par des sanctions financières et des licenciements d’opérateurs. Aucun haut dirigeant n’a été ciblé par une action en justice.

« Au final, personne ne rend de comptes à la justice, les vrais coupables, ceux qui ont commis des fraudes, ne sont pas envoyés en prison », a déclaré Gregori Volokhine, gestionnaire de fonds pour Meeschaert Financial Services, à l’AFP.

Pour lui, les amendes imposées permettent aux institutions financières de se racheter « hypocritement » une bonne conduite, les montants déboursés ne représentant qu’un « simple coût supplémentaire à intégrer dans les opérations ».

Des sommes qui, rappelons-le, s’ajoutent aux investissements en équipements de surveillance, censés renforcer le contrôle à l’interne et reconstruire leur image de marque.
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