Les banques ont payé 235 G$ d’amendes en sept ans

Par La rédaction | 26 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Vingt des plus importantes banques mondiales ont dû débourser plus de 235 milliards de dollars d’amendes et d’indemnités diverses au cours des sept dernières années pour avoir contrevenu à la loi, rapporte Reuters.

Ce montant, qui représente l’équivalent d’un an de produit intérieur brut d’un pays comme la Grèce ou le Portugal, « freine le renforcement du bilan des banques concernées, les oblige à réduire les dividendes versés à leurs actionnaires et limite leur capacité à prêter », note l’agence.

Et encore la facture est-elle probablement loin d’être définitive, estime Reuters, qui précise que de nombreux responsables politiques, organismes de régulation et observateurs jugent que de nouvelles mesures devront être prises pour encadrer les activités du secteur financier.

Des bonus trop élevés

« Certaines choses ont changé, mais je ne suis pas convaincu qu’un changement complet de culture peut se faire sans que des mesures soient prises », explique par exemple Mark Taylor, doyen de l’école de commerce de l’université britannique de Warwick et ex-courtier sur les marchés des changes.

Ancien conseiller de la Banque d’Angleterre, celui-ci estime également que le niveau actuel des bonus octroyés aux hauts dirigeants des institutions financières est trop élevé, qu’ils ne rendent pas assez de comptes et que la menace de faire de la prison en cas de fraude n’est pas assez dissuasive.

« Le problème, affirme-t-il, c’est que l’incitation à tricher est énorme. Il suffit de faire varier un taux d’une fraction pour faire gagner des millions et des millions de dollars à votre banque, donc pour gagner des bonus. »

Changer de culture

Lorsque les banquiers « auront le sentiment qu’ils courent personnellement des risques si la culture ne change pas, quand chaque courtier aura le sentiment qu’il risque d’aller en prison, alors on assistera à un changement de culture », conclut Mark Taylor.

Mais pour l’instant, malgré les sanctions financières à répétition infligées aux établissements bancaires pris la main dans le sac, rares sont leurs salariés ou leurs dirigeants à avoir été condamnés, et ce, quel que soit le pays dans lequel l’affaire a été instruite, souligne Reuters.

La dernière série d’amendes en date, survenue la semaine dernière, a touché six banques, pour un montant total de près de six milliards de dollars.

La note pourrait s’alourdir

La note pourrait encore s’alourdir, prévoit Reuters, puisque plusieurs enquêtes sont en cours, qui concernent par exemple la vente de certains produits de crédit immobilier aux États-Unis ou les taux d’intérêt et de changes.

Pour tenter d’enrayer le phénomène des « banquiers voyous », la Grande-Bretagne est en train de se doter de règles selon lesquelles les hauts dirigeants et les membres du conseil d’administration d’une banque seront désormais directement responsables de leurs décisions, indique Reuters.

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