Les Brics auront leur propre banque

Par La rédaction | 23 juillet 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Lors de leur sixième sommet annuel qui s’est tenu au Brésil récemment, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont décidé de créer une banque commune de développement et un fonds de réserve, rapporte l’Agence France-Presse (AFP).

En mettant sur pied leurs propres institutions financières, les cinq grandes puissances émergentes entendent bousculer un système économique et financier mondial encore largement dominé par les Occidentaux, notent les observateurs.

Elles visent en particulier à s’affranchir de la tutelle du dollar étasunien et des institutions issues de l’après-guerre, c’est-à-dire le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, où elles s’estiment mal représentées.

Une « décision historique »

« Nous avons pris la décision historique de créer la banque des Brics, et un accord de réserves, c’est une contribution importante pour la reconfiguration de la gouvernance économique mondiale », s’est félicitée Dilma Rousseff, la présidente du Brésil.

Basé à Shanghaï, ce nouvel établissement bancaire aura un capital initial de 50 milliards de dollars, qui sera apporté à parts égales par ses membres. Son rôle consistera à financer de grands travaux d’infrastructures.

De son côté, l’accord sur les réserves est censé permettre d’éviter les pressions à court terme sur les liquidités, promouvoir une meilleure coopération entre les Brics et renforcer la sécurité financière globale, précise la déclaration finale du sommet.

Le fonds de réserve recevra 41 milliards de la Chine, 18 milliards de la Russie, du Brésil et de l’Inde, et cinq de l’Afrique du Sud.

Qui pourra en profiter?

Pour l’instant, seuls les pays à l’origine de cette initiative auront le droit d’utiliser les milliards de la nouvelle banque et du fonds de réserve.

Questionné par l’AFP, un économiste du FMI dit ignorer ce qui se passera si d’autres États frappent à la porte de ces deux ces institutions : « Est-ce que les Brics prendront le risque financier de prêter à d’autres pays ? Et quelles seront les conditions posées? », s’interroge-t-il.

Conscients de leurs limites, les Brics prennent d’ailleurs soin de préciser qu’ils continueront de collaborer étroitement avec le FMI. En outre, certains de leurs financements ne seront accessibles qu’aux pays bénéficiant déjà d’une assistance du Fonds.

À eux seuls, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud représentent 40 % de la population et 20 % du produit intérieur brut de la planète.

La rédaction