Les CA et les hautes directions restent masculins

Par La rédaction | 4 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les femmes restent relativement peu présentes dans les entreprises de services financiers émettrices, révèlent de récentes données compilées par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Les autorités en valeurs mobilières de sept provinces et de trois territoires ont recensé le nombre de femmes au sein des conseils d’administration et des hautes directions des entreprises canadiennes émettrices de différents secteurs. Elles ont aussi examiné les politiques ou pratiques visant à favoriser la nomination de femmes aux conseils et leur embauche dans les hautes directions.

SANS LES BANQUES

Les institutions financières n’ont pas été prises en compte. Leur exercice financier se termine en dehors du premier trimestre de l’année, cadre de référence de l’étude. Elles seront incluses au bilan du printemps 2018, assure Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers (AMF), dans un article de La Presse Canadienne. Le plus récent bilan, en octobre 2017, démontrait que les six grandes banques comptaient en moyenne 35 % de femmes au sein de leur conseil d’administration.

FEMMES PEU PRÉSENTES

Certains cabinets et entreprises de services financiers sont tout de même inclus au bilan. Parmi celles qui ont pignon sur rue au Québec, on note l’Industrielle Alliance, qui fait figure de chef de file avec six femmes sur 14 membres du conseil d’administration, une proportion de 40 %. Par contre, on trouve seulement une femme sur huit dans les membres de la haute direction, une proportion de 12 %

Corporation Fiera Capital compte une femme sur les douze membres de son conseil et une seule aussi parmi les sept membres de sa haute direction. Les deux postes qui étaient vacants à son conseil d’administration cette année ont été comblés par des hommes. Du côté de Power Corporation, on retrouve deux femmes sur douze membres du conseil d’administration, mais aucune à la haute direction. À Senvest Capital, nulle trace de femmes au conseil ni à la haute direction.

Toutes ces firmes ont soutenu tenir compte de la présence de la représentation féminine à leur conseil et dans leur haute direction, mais seule Power Corporation a adopté une politique écrite en ce sens. Senvest a « une politique générale sur la représentation hommes-femmes sans dispositions ».

HARO SUR LES QUOTAS

L’adoption de cibles ou quotas de femmes est fort peu populaire. Aucune de ces firmes ne les utilisent. Fiera Capital, Industrielle Alliance et Senvest Capital soutiennent toutes qu’elles préfèrent choisir au mérite. Industrielle Alliance et Senvest Capital les jugent aussi restrictives et réductrices pour leur marge de manœuvre. Senvest Capital et Power Corporation croient qu’elles sont inefficaces et arbitraires, alors que l’Industrielle Alliance et Power Corporation les jugent contraires aux intérêts de l’émetteur et des actionnaires.

AILLEURS, ÇA AVANCE

Plus globalement, le bilan permet de constater que les entreprises canadiennes comptent généralement plus de femmes au sein de leur équipe de direction que de leur conseil d’administration. À Le Château ou Crosswinds Holdings, les femmes occupaient les deux tiers des postes de direction.

Saputo se classe deuxième de ce bilan avec 55 % de femmes à son conseil, mais seulement 18 % des postes de direction. Enfin, le groupe TVA de Québecor affiche la parité hommes-femmes à son conseil.

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