Les caisses de retraite boudent les gestionnaires québécois

Par La rédaction | 21 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les régimes de retraite à prestations déterminées québécois confient à peine plus du tiers (35 %) de leurs mandats de gestion externes à des gestionnaires dont le siège social est situé dans la province, révèle une vaste enquête de l’Institut de la statistique du Québec.

Les gestionnaires de fonds canadiens situés hors du Québec et les gestionnaires situés hors du Canada obtiennent, quant à eux, respectivement 25 % et 40 % des fonds confiés en gestion externe par ces régimes.

Réalisée pour le compte de Finance Montréal, l’étude constate que très peu de régimes québécois gèrent eux-mêmes leur actif. En effet, 80,6 % des caisses de retraite confient l’ensemble de leur actif à des gestionnaires externes, alors que seulement 4 % le gère complètement à l’interne. Les 15,4 % restants confient une partie de leur actif à l’externe, et en gèrent une partie à l’interne. Bref, 96 % des régimes ont recours, au moins en partie, à la gestion externe.

En deçà d’un actif total de 500 M$, 83 % des régimes confient la totalité de leur actif à des gestionnaires externes. Pour ceux ayant 500 M$ et plus d’actif, ce pourcentage diminue de près de moitié pour se situer à 45 %.

Pour en arriver à ces résultats, l’ISQ a envoyé des questionnaires aux 469 régimes PD des secteurs privé, municipal et universitaire. Dans l’ensemble, le portefeuille des caisses de retraite québécoises est investi à 44,6 % en actions, à 35,9 % en obligations, à 16,3 % en actifs non traditionnels et à 3,2 % en actif à court terme.

GESTION PASSIVE OU ACTIVE?

L’étude permet d’observer un lien étroit entre la situation géographique des gestionnaires choisis par les caisses de retraite et le style de gestion.

Dans le cas des actions, 89 % des mandats de gestion externe concernent la gestion active. Le phénomène est surtout observé chez les gestionnaires québécois, dont les mandats obtenus sont presque tous (98 %) des mandats de gestion active. En revanche, la presque totalité (97,2 %) des fonds confiés en gestion indicielle d’actions sont obtenus par des gestionnaires situés hors du Québec.

La gestion passive a un peu plus de traction du côté des titres obligataires. En moyenne, 77,4 % des obligations gérées à l’externe le sont activement. C’est le cas pour 75,1 % des montants gérés par des gestionnaires québécois et pour 82,8 % des montants gérés par des gestionnaires situés hors du Canada.

PLUS FORTE PRÉSENCE DANS LE REVENU FIXE

L’enquête révèle aussi que parmi les gestionnaires externes, les gestionnaires québécois obtiennent principalement des mandats de gestion d’obligations (46 % de la valeur de tous les mandats de gestion d’obligations). Ils obtiennent également 31 % de la valeur de l’ensemble des mandats de gestion d’actions et 25 % de la valeur des mandats de gestion d’actifs non traditionnels.

Dans l’ensemble, les caisses de retraite ont indiqué, dans une proportion de 83,7 %, que l’offre de service des gestionnaires québécois répondait adéquatement à leurs besoins. Les principales critiques proviennent du fait que les gestionnaires de la province n’offrent pas suffisamment de services de gestion d’actifs non traditionnels, notamment en infrastructures, en immobilier et en dettes privées. Ces critiques sont surtout exprimés par les régimes ayant un actif important.

Pour lire le rapport de l’ISQ, c’est par ici.

Que pensez-vous des résultats de l’étude? Nous aimerions connaître vos avis et réactions. Merci de les transmettre à pierre-luc.trudel@tc.tc.

La rédaction