Les caisses de retraite s’intéressent davantage aux placements alternatifs

22 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les placements moins liquides, comme l’immobilier et les infrastructures, ainsi que les actifs non-cotés, ressortent avec les obligations comme les principaux bénéficiaires du mouvement de réallocation des portefeuilles institutionnels. De plus, le poids des actions en portefeuille semble appelé à diminuer à moyen terme, selon les résultats de la quatrième édition du bfinance Pension Fund & Insurance Asset Allocation Survey, sondage réalisé auprès de 50 investisseurs institutionnels de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

Depuis le printemps 2009, marqué par un bref retour en grâce des actions, les caisses de retraite mondiales affichent une volonté d’ouvrir plus largement leurs portefeuilles aux placements à liquidité plus réduite et à un horizon d’investissement à plus long terme, en vue notamment de capter la prime de risque associée à ces actifs. Cette tendance se confirme dans la nouvelle édition du sondage, réalisé en mai dernier. Les intentions d’investissement exprimées par les investisseurs institutionnels interrogés par bfinance ressortent largement positives pour les infrastructures, l’immobilier ou encore le capital investissement.

Les infrastructures prendront de l’importance D’ici six mois, les investissements en infrastructures seront crédités d’un solde net d’intentions d’investissement de + 16 %. La tendance se renforcera dans les trois prochaines années, avec un solde net de + 30 % des investisseurs qui prévoient accroître l’exposition de leur portefeuille à cette classe d’actif.

« Des deux cotés de l’Atlantique, les investisseurs institutionnels que nous rencontrons nous expriment leur souhait d’accroître la part de leur portefeuille consacrée aux infrastructures, dont l’horizon d’investissement est particulièrement adapté à leur contrainte d’adossement du passif », explique David Vafai, directeur général de bfinance.

L’immobilier et le capital investissement sont également crédités d’intentions d’investissement positives à court comme à moyen terme. D’ici six mois, l’écart entre les intentions de hausse et les intentions de baisse de l’exposition du portefeuille ressort à + 20 % pour l’immobilier et + 10 % pour le capital investissement.

À plus long terme, soit d’ici trois ans, la tendance reste significativement positive pour les matières premières (+ 21 %), le capital investissement (+ 19 %), les stratégies de performance absolue (+ 18 %), l’alpha portable (+ 14 %) et l’immobilier (+ 9 %).

À l’inverse, plusieurs investisseurs envisagent de réduire le poids des actions, un solde net de 17 % d’investisseurs prévoyant d’alléger leur exposition dans un horizon de six mois. Dans trois ans, la tendance sera accentuée à – 37 %. L’exposition à l’obligataire devrait, quant à elle, se maintenir à court terme et progresser à moyen terme (+ 22 %).

« Il ressort que le désengagement des actions devrait bénéficier aux investissements en infrastructures, matières premières, stratégies d’alpha portable et de performance absolue. Si ces différentes classes d’actifs, prises individuellement, sont généralement perçues comme plus risquées, une fois regroupées au sein d’un portefeuille, elles répondent à l’objectif de diversification de chaque investisseur », conclut David Vafai.