Les Canadiens s’approprient enfin les fintech

28 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les services financiers traditionnels tiennent bon au Canada, même si les fintech gagnent du terrain. Seulement 18 % des consommateurs canadiens sondés par la firme EY ont eu recours à au moins deux services de technologie financière au cours des six derniers mois, comparativement à 33 % à l’échelle mondiale.

Et pourtant, l’adoption des fintech au pays a augmenté depuis 2015, passant de 8 % à 18 %, selon l’Indice d’adoption des fintech 2017 d’EY. Cette tendance montre que les banques traditionnelles et les entreprises de technologie financière ressentent toutes deux la pression de mettre au point des produits de services financiers plus simples, plus transparents et plus axés sur les clients.

« Les Canadiens en connaissent plus long sur les options de fintech qui leur sont offertes qu’il y a deux ans, et cette tendance va se poursuivre, affirme Sébastien René, associé et leader des Services consultatifs en technologie de l’information d’EY pour le Québec. En ce qui concerne les banques et les entreprises de finfech, on observe la transformation d’un état d’esprit de concurrence en un désir de collaboration. Il est de plus en plus évident qu’en travaillant ensemble pour l’atteinte d’un objectif commun plutôt que de se faire concurrence, elles pourront innover plus, et plus vite. »

EY constate que la première raison pour laquelle les Canadiens n’ont pas encore utilisé les technologies financières est vraisemblablement parce qu’ils ne les connaissent pas. Mais cette situation pourrait changer. Selon le plus récent sondage d’EY, 22 % des répondants disent ne jamais avoir entendu parler des fintech – soit beaucoup moins que les 49 % qui disaient la même chose deux ans plus tôt. EY s’attend à ce que la connaissance de ces technologies augmente rapidement, ce qui fera passer le taux d’adoption futur à 34 %.

DIFFICILE COLLABORATION

La deuxième raison la plus évoquée pour expliquer la faible utilisation des technologies financières est tout simplement que les répondants préfèrent faire appel à un fournisseur de services traditionnel pour répondre à leurs besoins. Du fait de cet attachement aux acteurs traditionnels, les fintech devront redoubler d’efforts pour établir leur marque et se tailler une place dans ce marché concurrentiel.

Toutefois, la menace des fintech est toujours réelle, et il est essentiel pour les banques de continuer à investir dans des produits de technologie financière et autres outils semblables.

« Étant donné la vigueur du secteur bancaire au Canada, on voit apparaître de nombreux partenariats entre les fintech et les banques, affirme Sébastien René. Les banques cherchent des moyens plus simples et rapides d’améliorer leurs capacités numériques, tant pour les clients que dans les bureaux. En même temps, les fintech du Canada cherchent à rejoindre un plus grand nombre de clients et ont besoin de plus de ressources pour améliorer leur offre. »

Mais collaborer, c’est plus facile à dire qu’à faire. Les banques doivent faire des choix intelligents quand vient le temps de déterminer avec quelles fintech collaborer et promouvoir une forte culture d’innovation pour adopter de nouvelles technologies. De la même façon, les fintech doivent savoir bien présenter les avantages évidents de leur technologie et travailler avec les banques pour stimuler le changement.