Les cycles expansionnistes ne sont pas éternels

16 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Un rapport de Richardson GMP souligne le retour de la disparité des performances entre les différentes composantes du marché boursier. Un retour dont les investisseurs devraient se méfier.

Le marché est à la hausse depuis un bon moment, donc ceux qui souhaitent y entrer maintenant avec une stratégie d’achat de titres à long terme devraient se montrer prudents.

La plupart des investisseurs arrivent sur le marché après que l’argent facile ait déjà été gagné. Ils se fient sur les rendements passés pour évaluer leur rendement futur. Il est effectivement tentant de miser sur les titres qui ont présenté de forts rendements au cours des dernières années. Les analystes de Richardson GMP pensent notamment à un sous-ensemble d’actions connues sous l’acronyme FANGMAN, pour Facebook, Amazon, Netflix, Google, Microsoft, Apple et Nvidia. Ces titres ont connu de belles croissances au cours des récentes années, mais justement, ils coûtent cher. Un investisseur qui les achèterait aujourd’hui, dans ce qui semble être une fin de cycle expansionniste, pourrait rapidement voir leur valeur baisser au cours d’une récession.

Un regard sur les vingt dernières années du S&P 500 montre que dans un marché expansionniste, les gros joueurs tendent à afficher de très bons rendements, mais c’est l’inverse qui se produit lorsque le marché se replie.

Attention aussi au retour des disparités de rendement entre les différents secteurs des marchés boursiers, au moment où la volatilité remontre le bout de son nez et où plusieurs investisseurs revoient la répartition de leurs actifs en privilégiant certaines positions défensives. Dans une telle conjoncture, ils sont nombreux à s’éloigner des secteurs plus cycliques comme les technologies, les matériaux et l’industrie pour se replier vers les services publics et les biens de consommation essentiels.

LA VALEUR DES GESTIONNAIRES ACTIFS

Des nouvelles inquiétantes pour les investisseurs, mais qui pourraient ravir les gestionnaires actifs. Dans un marché en expansion, la moyenne des actions tend à offrir de bons rendements et il n’est pas facile d’identifier les quelques titres qui surperforemeront ou sous-performeront par rapport au marché. Il devient alors très difficile pour les gestionnaires actifs de choisir des titres qui ajoutent de la valeur pour leurs clients, puisque le gros du marché présente des rendements similaires. Et si par malheur vous détenez quelques titres « citrons », vous vous faites presque automatiquement battre par votre indice de référence.

Lorsque la volatilité et la disparité de rendement reviennent, il devient plus facile pour les gestionnaires actifs de tirer leur épingle du jeu par rapport aux gestionnaires passifs. Richardson GMP suggère même aux investisseurs de confier moins de leur argent à des solutions passives et de faire confiance à des gestionnaires actifs dont la stratégie tend à surpondérer un peu les positions défensives.

Richardson GMP conseille aussi d’éviter d’être aveuglé par l’appât du gain et de recommencer à miser une partie de ses actifs sur des secteurs et des catégories d’actif qui ont offert des rendements plus mitigés ces dernières années.

DES MARCHÉS ÉMERGENTS ATTIRANTS… MAIS FRAGILES

De son côté, BlackRock croit que la croissance économique mondiale soutiendra les revenus des entreprises jusqu’à la fin de l’année, surtout dans les secteurs financiers et technologiques américains. La firme avoue sa préférence pour les entreprises qui montrent de solides états financiers et un bon élan du côté des revenus.

BlackRock jette un regard positif aussi aux actions des marchés émergents soutenus par des réformes économiques, des fondamentaux qui s’améliorent et des évaluations raisonnables. Toutefois, ces marchés sont particulièrement vulnérables face aux guerres commerciales et à un dollar américain plus fort. La crise de la livre turque montre bien les risques que courent les économies émergentes, souvent dépendantes du financement étranger. Il faut donc se monter sélectif, conclut BlackRock.