Les deux tiers des jeunes diplômés ont une dette étudiante

Par La rédaction | 20 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les diplômés québécois de moins de 40 ans ont accumulé une dette étudiante moyenne de 12 624 dollars. Ce qui n’est pas sans conséquence…

Ce phénomène, mis en lumière dans un sondage national publié hier par la firme BDO, ne concerne pas seulement les diplômés de fraîche date. En effet, près des deux tiers (62 %) des Canadiens dans la trentaine indiquent qu’ils n’ont pas encore fini de payer leurs études, et qu’il leur faudra encore environ cinq ans pour y parvenir. Près de deux sur 10 (18 %) pensent même qu’ils seront obligés de payer leurs frais universitaires pendant 10 à 20 ans.

Ce chiffre masque cependant de fortes disparités d’un océan l’autre. En effet, alors que la dette moyenne des Québécois diplômés est de 12 624 $, elle s’élève à 16 501 $ en Ontario, à 19 496 $ en Alberta et elle atteint même 24 184 $ dans les provinces de l’Atlantique.

JUSQU’À 50 000 $ DE DETTES

Le sondage montre aussi que seuls quatre diplômés sur 10 (38 %) ayant achevé leurs études avec une dette l’ont déjà remboursée en totalité. Mais dans le même temps, un sur trois (33 %) doit encore jusqu’à 10 000 $, un sur 10 (11 %) de 10 000 à 20 000 $, 14 % de 20 001 à 50 000 $ et 3 % plus de 50 000 $.

L’enquête d’opinion révèle en outre que le poids de cette dette a contraint beaucoup d’ex-étudiants à repousser certains de leurs objectifs de vie. Plus de la moitié (55 %) des moins de 40 ans interrogés affirment ainsi « ne pas avoir économisé suffisamment pour les urgences », tandis que 46 % d’entre eux affirment que cela a retardé leur achat d’une maison (43 % dans le cas des Québécois). Enfin, outre « les stress financiers et émotionnels » que cela représente, leur dette étudiante a retardé le mariage de 21 % des jeunes Canadiens (14 % au Québec) et le fait d’avoir des enfants (24 % dans l’ensemble du pays, contre 20 % au Québec).

De même, une majorité de diplômés ayant encore une dette étudiante ont dû réduire leurs dépenses. Par exemple, 53 % disent qu’ils ont acheté moins de vêtements ou fait moins de sorties au restaurant, tandis que 46 % ont diminué leurs frais d’Internet, de téléphones cellulaires et d’épicerie et que 44 % ont limité leur budget vacances ou n’en ont pas pris.

LES EX-ÉTUDIANTS ONT PLUSIEURS REGRETS

Le sondage relève par ailleurs que de nombreux sondés adopteraient aujourd’hui une autre attitude que celle qu’ils ont eue autrefois s’ils pouvaient retourner aux études. Parmi les regrets qu’ils expriment, le principal est de « ne pas avoir vécu de façon plus modeste et ne pas avoir tenu un budget » (30 %). Viennent ensuite le regret de « ne pas avoir travaillé plus d’heures » (28 %) et d’« avoir accumulé d’autres formes de dettes, comme les cartes de crédit ou un prêt automobile » (25 %).

« Nous avons été surpris de constater que beaucoup de Canadiens dans la trentaine ont une dette étudiante. Nous avons vu que celle-ci peut retarder certaines grandes étapes de la vie, comme se marier, acheter une maison ou épargner pour la retraite, et avec les taux d’intérêt qui augmentent à nouveau, les anciens étudiants pourraient prendre encore plus de temps à la payer », résume André Bolduc, vice-président principal de BDO Canada.

Le sondage a été mené en ligne par Ipsos du 16 au 31 août auprès d’un échantillon de 2 212 Canadiens âgés de 21 à 39 ans titulaires d’un diplôme d’études collégiales ou d’un diplôme universitaire. Ses résultats sont précis à ± 2,4 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

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