Les dix fraudes les plus courantes au Canada

Par La rédaction | 5 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Fraudes liées aux achats en ligne, virements électroniques, hameçonnage, fraudes à l’emploi… : la facture peut se révéler salée pour ceux qui se sont laissés prendre!

C’est le Better Business Bureau (BBB) de la Colombie-Britannique qui a répertorié les fraudes les plus courantes au pays, à l’occasion du mois de la prévention de la fraude. Les voici.

1. FRAUDES LIÉES AUX ACHATS EN LIGNE

Elles ont coûté plus de 13 millions de dollars aux Canadiens l’an dernier. Pas étonnant, vu la popularité du commerce en ligne. En 2016, 57 % des adultes québécois ont fait des achats en ligne, selon le Cefrio, pour des dépenses totales de 8,5 milliards de dollars. En moyenne, les Québécois y dépensaient 325 dollars par mois.

Certains consommateurs se sont fait attraper par de faux sites Web, des articles contrefaits, des essais prétendument gratuits qui finissent par coûter cher et autres arnaques. Scam Tracker est un bon endroit pour repérer certaines de ces fraudes.

Le BBB conseille bien sûr de faire des achats sur des sites de confiance, mais aussi de lire toutes les conditions d’utilisation et de se méfier des offres « trop belles pour être vraies ». Un conseil qui ne se passe jamais de mode.

2. VIREMENTS ÉLECTRONIQUES ET HARPONNAGE/HAMEÇONNAGE

Les entreprises canadiennes sont de plus en plus visées par ce type d’attaque toute simple. Elles ont perdu des millions de dollars en raison de fraudeurs qui se font passer pour le PDG ou un membre de la direction afin de détourner de l’argent au moyen de virements électroniques ou de courriels. En 2016 déjà, la « fraude au président » avait touché plus de 700 entreprises françaises et plusieurs milliers d’entreprises américaines, rapporte le cabinet d’avocats Langlois. En 2017, la Sûreté du Québec recensait 90 cas au Québec, pour des pertes de plus de 28 millions de dollars depuis 2014.

Dans un cas spectaculaire, la Coop fédérée a même perdu 5,5 millions de dollars versée par une de ses employés à un faux avocat. L’argent a été envoyé en Chine, comme l’a rapporté La Presse en janvier 2017. La Coop fédérée a dû batailler en cour pour être remboursée par son assureur.

Le BBB conseille la mise en place de systèmes de paiement à paliers multiples. Elle invite aussi à redoubler de prudence en vérifiant l’exactitude des adresses courriels auxquelles on envoie des virements et à informer les employés de l’existence de ce type de fraude.

3. FAUSSES RENCONTRES EN LIGNE

Elles ont coûté plus de 19 millions de dollars en 2017. Le BBB implore les gens de ne pas envoyer de l’argent à quelqu’un qu’ils n’ont jamais rencontré en personne et de toujours proposer une rencontre face à face. Il est également préférable de ne pas donner de renseignements personnels comme son adresse courriel ou son numéro de téléphone.

4. FRAUDE À L’EMPLOI

Cette fraude se classait au premier rang en 2016, mais a chuté au quatrième rang en 2017. Elle a tout de même coûté plus de cinq millions de dollars aux Canadiens, qu’elle cible sur des sites Web très fiables et reconnus consacrés à la recherche d’emplois.

Lors du processus d’embauche, les fraudeurs demandent au candidat d’envoyer de l’argent. Ou alors, on lui demande de déposer un chèque dans son compte, de garder une partie de l’argent et d’envoyer rapidement le reste à « l’employeur ». Or, après quelques jours, il apprend que le chèque a rebondi.

Si vous n’avez pas présenté votre candidature, vous n’avez pas été embauché, rappelle le BBB. De plus, aucune entreprise légitime ne vous demandera de faire un virement électronique en prétextant faire un « test » ou pour toute autre raison. Méfiez-vous aussi des correspondances contenant plus de fautes d’orthographe que d’informations précises sur l’emploi et offrant un salaire qui semble excessif.

5. FRAUDES LIÉES À LA CRYPTOMONNAIE

Pas étonnant que les régulateurs s’intéressent aux cryptomonnaies. Les fraudes liées à ces nouvelles formes de devises ont coûté plus de 1,7 million de dollars aux Canadiens l’an dernier seulement. L’intérêt des fraudeurs envers elles a augmenté aussi vite, sinon plus, que celui des investisseurs.

Le BBB rappelle qu’elles constituent des placements spéculatifs à haut risque, généralement non réglementés. Le risque de fraude et de manipulation est très élevé et certaines offres pourraient ne pas être conformes aux lois sur les valeurs mobilières.

6. FRAUDES LIÉES À L’IMPÔT SUR LE REVENU

C’est plus de cinq millions de dollars qui ont été engloutis dans ce genre de fraude.

Les stratagèmes sont souvent assez semblables. Un contribuable est la cible d’un faux appel de l’Agence du revenu du Canada (ARC) lui demandant de l’argent ou des renseignements personnels, parfois même des paiements en bitcoins. Le ton de l’interlocuteur peut même être menaçant, laissant entendre que si le paiement n’est pas fait l’ARC pourra prendre des mesures contre le contribuable.

Le BBB rappelle que l’ARC ne fait pas d’appels de menace, ne demande jamais de renseignements personnels par téléphone ou courriel et surtout n’accepte pas les paiements en bitcoins!

7. FRAUDES LIÉES À UN RÉGIME AMAIGRISSANT MIRACLE

Perdre du poids fait rêver bien des Canadiens et cela les rend parfois vulnérables à des produits inefficaces qui ne feront maigrir que le portefeuille. Le BBB rappelle qu’il ne faut pas croire les promesses de résultats miraculeux ou les affirmations non fondées scientifiquement et qu’il n’y a pas de pilule magique permettant de maigrir rapidement.

8. PRÊTS AVEC FRAIS PAYABLES D’AVANCE

Le stratagème est simple : le prêteur vous garantit un prêt, mais avant de vous envoyer l’argent il réclame un premier versement à titre de garantie.

Le BBB conseille de laisser tomber immédiatement ce genre de transaction. Après tout, si c’est vous qui devez envoyer de l’argent à votre prêteur, c’est que quelque chose cloche… De plus, il est suspect de demander un montant en garantie après avoir fait une vérification de crédit. Mieux vaut chercher des prêteurs qui ont une solide réputation.

9. ENTREPRENEURS LOUCHES

Les entrepreneurs qui encaissent votre acompte et s’évanouissent dans la nature, ce n’est malheureusement pas une légende urbaine. Ils ont dérobé ainsi plus de trois millions de dollars à des Canadiens en 2017. Il faut donc se méfier des entrepreneurs qui vous font des propositions que vous n’avez pas sollicitées, obtenir plusieurs devis pour les travaux que vous voulez faire faire et consulter le Bureau d’éthique commerciale de votre région pour trouver des entreprises dignes de confiance.

10. FAUSSES FACTURES

Les fausses factures en provenance d’Amazon, UPS, Postes Canada ou iTunes sont légion dans les boîtes de courriel des Canadiens. En cas de doute, il faut communiquer directement avec l’entreprise d’où semble provenir la facture. N’hésitez pas non plus à comparer votre facture à la commande initiale. Ne cliquez surtout sur aucun lien et ne transmettez pas par courriel vos renseignements personnels.

De son côté, le Bureau de la concurrence du Canada présente son ouvrage Le petit livre noir de la fraude, dans le cadre de sa campagne annuelle de sensibilisation à la fraude. On y retrouve les mêmes fraudes répertoriées par le BBB et des conseils pour les prévenir. Un consommateur averti en vaut deux!

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