Les employés de banque français sont stressés

Par La rédaction | 8 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les trois quarts des employés de banque français jugent que leur charge de travail s’est alourdie au cours des dernières années et ils sont de plus en plus nombreux à s’inquiéter pour leur emploi, rapporte Le Figaro.

Citant une étude sur les risques psychosociaux, le stress et la souffrance au travail réalisée par un groupe de chercheurs pour le compte du Syndicat national des banques CFE-CGC, le quotidien note que beaucoup de salariés du secteur bancaire se plaignent notamment d’un alourdissement de leur charge de travail et d’un manque accru de temps et de moyens.

« Après une légère amélioration en 2014, la situation revient à son niveau de 2011, période d’après la crise financière au cours de laquelle une pression importante avait été exercée sur les salariés pour rétablir plus vite les résultats des entreprises touchées par la crise », commente dans Le Figaro Régis Dos Santos, le président du syndicat.

DIFFICILE CONCILIATION TRAVAIL-FAMILLE

Dans l’ensemble, les trois quarts (76 %) des quelque 6 700 personnes sondées à partir d’un questionnaire anonyme affirment « qu’on leur demande une quantité excessive de travail ». En 2014 et 2011, deux enquêtes similaires montraient qu’ils étaient respectivement 74 % et 77 % à penser de la sorte. Plus des deux tiers (69 %) assurent « ne pas avoir le temps nécessaire » pour effectuer leur travail « correctement », comparativement à 64 % en 2014.

Près de la moitié des répondants (49 %) estiment également éprouver des difficultés à concilier leur carrière et leur vie de famille. De même, à l’heure où les institutions financières accélèrent leur numérisation, certaines « contraintes techniques », liées notamment à l’informatique, semblent poser problème à une majorité (60 %) de salariés du secteur.

Même si les personnes interrogées estiment avoir gagné un peu d’autonomie en matière de prise de décision, elles indiquent que cette avancée ne s’est pas accompagnée de moyens humains et techniques adéquats.

L’INSÉCURITÉ SE PROPAGE

Enfin, l’étude constate que les professionnels des banques considèrent l’avenir avec inquiétude. Ainsi, 37 % des sondés croient que leur « sécurité d’emploi est menacée », un chiffre en forte hausse par rapport à 2014 (+8 %) et à 2011 (+14 %). Selon l’ergonome et psychologue du travail Xénophon Vaxevanoglou, cela dénote « un sentiment d’insécurité qui émerge tout d’un coup de manière explosive », alors que les employés estimaient évoluer jusqu’à présent « dans un secteur protégé ».

Malgré ces problèmes, le personnel des banques bénéficie de « collectifs de travail forts » (c’est-à-dire des collaborateurs partageant un même espace-temps professionnel), ce qui atténue son mal-être, observe-t-il néanmoins. Il existe « une solidité des collectifs de travail qui font tampon dans l’équation qui conduit des risques psychosociaux aux problèmes de santé », conclut le chercheur.

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