Les États-Unis s’attaquent au blanchiment d’argent dans l’immobilier

Par La rédaction | 27 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les autorités américaines emploieront les grands moyens pour détecter le blanchiment d’argent dans les transactions immobilières haut de gamme.

Le Trésor américain entend bien retracer les acquéreurs de biens immobiliers de luxe, souvent des étrangers, même si les transactions sont effectuées de façon anonyme, rapporte Le Figaro.

Dans un premier temps, Washington concentrera ses efforts sur Manhattan et Miami, deux secteurs particulièrement prisés des acheteurs. L’objectif est de rendre moins opaques ces méga transactions qui sont en général réglées en argent liquide et par le biais de sociétés écrans.

UN PREMIER PAS VERS PLUS DE TRANSPARENCE

Comme elles l’ont fait avec le sacro-saint secret bancaire, qui a commencé à être partiellement levé dans certains pays, les autorités fédérales semblent décidées à forcer les agents immobiliers à leur livrer l’identité de leurs plus gros acquéreurs.

Ce premier pas vers une plus grande transparence du marché passera aussi par une coopération accrue entre avocats, banquiers et spécialistes de la création de sociétés off shore qui encadrent ces transactions.

Les efforts des autorités seront d’abord concentrés sur les transactions en liquide et celles réalisées grâce à des sociétés écrans. Les informations qu’elles auront amassées seront regroupées dans une base de données qui devrait faciliter de futurs contrôles.

Le département du Trésor a admis avoir été influencé dans sa démarche par une série d’articles récemment publiés dans le New York Times, qui évoquaient une généralisation du phénomène.

À MANHATTAN, UN ACHETEUR SUR DEUX EST ANONYME

Ainsi, il était impossible de déterminer l’identité de 54 % des acheteurs de biens immobiliers de luxe à Manhattan en 2014, notait le quotidien new-yorkais. En bordure de Central Park, dans le chic quartier Upper East Side, 42 % des ventes ont été effectuées via des sociétés écrans, tandis que cette proportion était de 37 % dans la région de Miami.

« Nous sommes préoccupés par la possibilité que de l’argent sale soit placé dans l’immobilier de luxe aux États-Unis », a expliqué au New York Times Jennifer Shasky Calvery, directrice de l’unité du département du Trésor chargée de mener ces investigations.

« Nous pensons que les plus gros risques sont à chercher du côté des transactions les moins transparentes », a-t-elle ajouté.

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