Les États-Unis sur les traces de la Grèce?

Par Ronald McKenzie | 3 octobre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Si les États-Unis ne mettent pas de l’ordre dans leurs finances, ils connaîtront une situation similaire à celle de la Grèce dans moins de 10 ans, prévoit le gestionnaire Bill Gross.

Dans son plus récent commentaire, le réputé gestionnaire de la firme Pimco exhorte les autorités américaines à réduire leurs dépenses ou à augmenter les impôts à hauteur de 11 % du PIB des États-Unis. Sans quoi, le pays de l’oncle Sam ne pourra plus jouer son rôle central de refuge financier mondial.

« Les déficits courants représentent 8 % du PIB. Si nous y ajoutons les obligations liées à la sécurité sociale, au Medicaid et au Medicare, le déficit budgétaire atteint 11 % du PIB. Si nous persistons à nous fermer les yeux, nous commencerons à ressembler à la Grèce dès la fin de la présente décennie », a écrit Bill Gross.

Pour remédier à la situation, les Américains devront faire un effort fiscal et budgétaire de 1600 milliards de dollars US par année, estime-t-il. Si les déficits et la dette ne sont pas résorbés à court terme, la Réserve fédérale n’aura d’autre choix que d’imprimer encore plus d’argent, ce qui alimentera l’inflation et affectera la valeur du dollar US. Les marchés boursiers et obligataires américains en seront les grands perdants. Seuls l’or et l’immobilier pourront se tirer d’affaire.

Bill Gross a ajouté que le déficit budgétaire des États-Unis les place dans une position analogue à celle du Japon, de la Grèce, de l’Espagne et du Royaume-Uni. Au contraire, dit-il, le Canada, l’Italie, le Brésil, le Mexique et la Chine exercent un contrôle plus rigoureux de leurs budgets et sont moins endettés.

En août dernier, Bill Gross avait médusé ses lecteurs, affirmant que les Bourses ne produiraient plus jamais les rendements nécessaires pour soutenir des portefeuilles d’épargne-retraite. « Si les actifs financiers ne réussissent plus à créer de la richesse, cela signifie que vous devrez travailler plus longtemps pour avoir de l’argent et pour votre retraite », avait-il déclaré.

Ronald McKenzie