Les femmes, encore loin de l’égalité salariale

Par La rédaction | 9 mars 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’écart salarial entre les hommes et les femmes persiste. En cette année pandémique, le salaire moyen avant impôt des Québécoises a été de 60 364 $, alors que celui des hommes s’est élevé à 69 928 $, soit un écart de 14 %, révèle un sondage d’ADP Canada réalisé par la firme Léger.

Il est clair que les employeurs ont encore du travail à faire pour garantir aux femmes une rémunération plus équitable. Globalement, le revenu total des femmes (incluant salaire brut et autres rémunérations) est toujours de 23 % inférieur à celui des hommes.

Là où les femmes perdent le plus de terrain, c’est au sujet des rémunérations additionnelles, soit les primes, l’intéressement aux bénéfices et les accords sur l’équité : en 2020, elles en ont gagné 43 % de moins que les hommes.

Ce n’est qu’une légère amélioration par rapport à 2019 alors que l’écart salarial était de 24 % et celui des rémunérations additionnelles de 57 %.

Face à ces résultats, il ne faut pas s’étonner que moins de femmes (69 %) que d’hommes (78 %) pensent que la parité soit une priorité pour leur organisation.

Pour les plus jeunes générations, les pratiques de rémunération équitables semblent toutefois représenter un plus grand enjeu. Parmi les répondants âgés de 18 et 34 ans, 50 % seraient prêts à quitter leur organisation si celle-ci offrait un meilleur salaire à un employé qu’à une employée de même statut. Cette proportion tombe à 37 % pour les employés plus âgés.

Cet écart salarial pourrait également être une cause de départ pour 52 % des travailleuses québécoises, comparativement à 27 % des hommes.

En cette période de pénurie de main-d’œuvre, les employeurs ont donc intérêt à faire preuve de transparence et à bien communiquer leur politique salariale pour attirer et retenir leurs travailleurs, souligne Natalka Haras, conseillère juridique chez ADP Canada.

IMPACT DE LA PANDÉMIE

L’enquête démontre également que la pandémie affecte davantage la carrière des femmes, particulièrement les mères en emploi. La moitié d’entre elles disent avoir subi un « stress disproportionnellement élevé » en raison des difficultés à concilier travail et garde des enfants, comparativement à 40 % des hommes.

Pour 45 % des répondantes à l’échelle du pays, cela a eu un impact négatif sur leur santé mentale, contre 37 % des hommes. Les employés québécois ont été moins affectés, 36 % des femmes et 23 % des hommes disent avoir eu de la difficulté à composer avec la pandémie.

Le travail à la maison et son impact variable chez les travailleurs deviennent un enjeu pour les employeurs, selon Mme Haras. « Les dirigeants devraient faire preuve d’empathie et de compassion au travail afin de s’assurer que leurs employés — en particulier les mères en emploi — disposent des mécanismes de soutien nécessaires pour leur permettre de s’épanouir », affirme-t-elle.

Le sondage a été mené en ligne auprès de 1001 travailleurs canadiens entre le 9 et 15 février 2021.

La rédaction