Les fonds spéculatifs, une affaire d’hommes

Par La rédaction | 30 avril 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Des signes de femmes et d'hommes devant un tas d'argent. Le tas de la femme est plus petit que celui de l'homme.
Le Moal Olivier / 123RF

Malgré « quelques progrès », les fonds spéculatifs détenus ou gérés par des femmes demeurent largement minoritaires dans une industrie fondamentalement « machiste », estiment Les Echos.

Dans son édition de lundi, le quotidien économique français relève que seuls 4,6 % des hedge funds appartiennent à des femmes, ce qui représente une cinquantaine de sociétés gérant 80 fonds et environ 1,5 % des capitaux (17 milliards de dollars) gérés à l’échelle de la planète.

Même si ces actifs ont été multipliés par trois entre 2010 et 2018, ils restent donc « très modestes », souligne le journal. Celui-ci note également que si la taille des fonds gérés par des dirigeantes atteint une moyenne de 271 millions, la moitié d’entre eux se situe en-dessous de la barre des 25 millions.

UN PARCOURS SEMÉ D’OBSTACLES

En revanche, soulignent Les Echos, la performance des fonds spéculatifs gérés par des femmes n’est pas supérieure à celle enregistrée par leurs homologues masculins. Seules différences notables, les premières éprouvent davantage de difficultés à collecter de l’argent auprès des investisseurs et la taille de leur fonds est trois fois et demie plus petite que celle des hommes. Un phénomène qui « limite leur possibilité de diversification et accroît leur risque de devoir fermer quand leur principale stratégie est peu performante », observe le quotidien économique.

Les femmes qui travaillent dans le monde de la gestion non traditionnelle se trouvent en général dans les divisions finance et comptabilité (16 % du total des effectifs), du marketing et des relations avec les investisseurs, où elles représentent un quart des employés. Elles sont en revanche nettement moins présentes dans la gestion d’actifs et le trading (environ 5 % des postes), deux secteurs où les rémunérations sont les plus élevées. Enfin, quelle que soit l’origine géographique du fonds ou l’importance de ses capitaux, elles occupent environ 10 % des fonctions les plus importantes.

Selon Les Echos, ce retard est dû au fait que le parcours des femmes est davantage semé d’obstacles que celui des hommes. Un récent sondage de KPMG montre ainsi que près d’une gérante de fonds spéculatifs sur quatre juge que le fonds qu’elle dirige est moins mis en avant que ceux de ses collègues masculin.

La rédaction