Les frais demeurent nébuleux pour les investisseurs

Par La rédaction | 21 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Selon un récent sondage de J.D. Power, à peine un quart des investisseurs ont une bonne compréhension des frais qu’ils paient à leur conseiller. Le dévoilement de ces frais exigé par le MRCC 2 pourrait donc rater sa cible.

Selon Mike Foy, directeur principal de la gestion patrimoniale chez J.D. Power, on aurait tort de confondre divulgation et transparence. « Bien sûr, les firmes d’investissement au Canada doivent divulguer plus d’informations sur leurs frais en raison des nouvelles exigences du MRCC 2, mais nos données démontrent que le message ne passe pas de manière suffisamment claire », soutient-il.

L’étude a été réalisée en mai et juin 2017, auprès de 4 093 investisseurs qui utilisent les services de conseils en placement d’institutions financières au Canada.

POUVEZ-VOUS RÉPÉTER?

En fait, seulement 23 % des investisseurs ayant répondu au sondage de J.D. Power ont remarqué les changements apportés au relevé sur les frais et les rendements de leur conseiller dans la dernière année. Moins d’un quart (24 %) ont vraiment compris les informations sur les frais. De fait, même parmi les clients qui étaient au courant des changements de divulgation des frais et qui en ont discuté avec leur conseiller, à peine 35 % comprenait ces frais. C’est donc dire que les explications du conseiller n’ont pas réussi à rendre le portrait plus clair pour l’investisseur.

Plus d’un tiers des répondants (36 %) se sont par ailleurs plaint que leur conseiller ne leur ait pas expliqué clairement les rendements de leurs investissements et une proportion encore plus élevée (41 %) déplorait le manque d’explication des frais.

RISQUE DE PERDRE DES CLIENTS

Cette incompréhension peut avoir des effets très néfastes sur les affaires des conseillers. Advisor.ca rappelle qu’un Y sur cinq pense quitter son conseiller dans les 12 prochains mois, selon l’étude de J.D. Power. Ce sont surtout les membres de la génération Y qui ont plus de 100 000 $ en actifs à investir qui menacent le plus d’abandonner leur conseiller. Or, ce qui est perçu comme un manque de transparence quant aux frais est la principale raison invoquée pour justifier cette intention.

Pour l’instant, rappelle advisor.ca, les Y ne représentent qu’environ 5 % des clients des services financiers de plein exercice, mais leur nombre est en croissance. Forcément, ils sont la clientèle de demain. Or, près d’un quart (23 %) de la génération Y utilise déjà des conseillers-robots.

Pour Mike Foy, « établir un lien clair entre les frais facturés et la valeur fournie est très important pour les conseillers de plein exercice, particulièrement maintenant qu’ils confrontent de nouvelles menacent provenant de changements générationnels et technologiques qui placent une grande partie des actifs des consommateurs à risque d’attrition ».

Enfin, le cabinet Edward Jones se classe premier en matière de satisfaction de la clientèle parmi les firmes de plein exercice au Canada, selon J.D. Power, suivi de Gestion de Patrimoine Assante et d’ATB Financial.

La rédaction