Les frais des courtiers à escompte font jaser

Par La rédaction | 16 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Pour une rare fois, le chroniqueur financier du Globe and Mail, Rob Carrick, a décidé de sonner les cloches des investisseurs plutôt que de leur venir en aide.

Il déplore l’outrage provoqué par les courtiers en ligne qui vendent des fonds communs de placement assortis de frais intégrés comprenant des frais pour conseils d’investissement.

On le sait, les courtiers à escompte n’ont pas le droit d’offrir du conseil. Vendre des fonds communs en facturant des frais de conseil à des investisseurs sans qu’ils ne le sachent n’est donc pas très éthique. De cela, Rod Carrick en convient tout à fait.

Cependant, dit-il, si un investisseur n’est pas capable de faire des recherches de base sur un simple fonds commun de placement, il ne devrait pas gérer ses investissements lui-même. Les fonds communs comptent parmi les produits les plus faciles à comprendre, puisque le régulateur oblige la publication de prospectus simplifiés, de documents résumant les principaux points saillants du fonds et de rapports semi-annuels sur sa performance.

L’OCRCVM S’EN MÊLE

Récemment, l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) a indiqué que les firmes qui vendent en ligne des fonds avec des frais de suivi incluant des frais de conseil se plaçaient en conflit d’intérêts en raison de l’interdiction de fournir du conseil.

L’OCRCVM demande donc qu’elles vendent plutôt des fonds de Série D, élaborés spécifiquement à l’intention des investisseurs autonomes. Si un tel investisseur veut acheter des parts d’un fonds qui n’a pas de version en Série D, il ne devrait pas payer la partie des frais associée au conseil.

LA TD POURSUIVIE

Problème réglé ? Loin s’en faut. Deux firmes d’avocats tentent de faire autoriser une poursuite en action collective contre Gestion de placements TD au sujet de frais de conseil que le manufacturier paie à des courtier en ligne qui vendent ses fonds communs.

Le principe derrière la poursuite reste le même que celui évoqué plus haut : les investisseurs autonomes qui achètent en ligne un fonds commun qui n’est pas de Série D se feraient flouer puisqu’ils paient pour des conseils qu’ils ne reçoivent pas et que le courtier en ligne n’a même pas le droit de donner.

L’investisseur autonome utilisant une plateforme de courtage en ligne a la flexibilité d’acheter à peu près n’importe quel type de produit financier, rappelle Rod Carrick. Environ sept pour cent des titres sur une telle plateforme sont détenus dans des fonds communs, selon Strategic Insight. C’est normal. Si certains fonds de placement sont très bons, plusieurs coûtent trop cher et sous-performent. C’est justement en raison de ce type de produits que certains préfèrent se bâtir eux-mêmes un portefeuille en ligne, composé de fonds négociés en Bourse ou d’actions et d’obligations individuelles.

Mais ceux qui souhaitent tout de même acheter des parts de fonds communs ont toute l’information nécessaire sur les frais pour comprendre ce qu’ils achètent. Les frais liés au conseil sont clairement indiqués. Pourquoi acheter un tel fonds si on ne veut pas payer ces frais ?

En d’autres termes, le chroniqueur soutient que si l’investisseur achète un fonds commun de placement et paie des frais qu’il ne souhaitait pas payer, il ne devrait probablement pas être un investisseur autonome. Êtes-vous d’accord avec lui?

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