Les fusions et acquisitions en plein essor au pays

Par La rédaction | 8 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Le nombre de fusions et d’acquisitions effectuées au Canada a nettement augmenté au troisième trimestre, selon un rapport publié mardi par PwC.

Leur nombre a ainsi atteint 1 879, comparativement à 1 522 pour la même période en 2016, indique le cabinet de services financiers, de conseil et d’audit dans un communiqué. Celui-ci précise que les États-Unis demeurent la principale cible des transactions à l’étranger, avec un bond de 27 % sur un 12 mois, ce qui représente un passage de 245 à 310 opérations.

Toujours selon le rapport, le nombre global de F&A du T1 au T3 a enregistré une hausse de 23 %, mais la valeur des transactions a cependant légèrement reculé. De même, le nombre de « mégatransactions » d’une valeur supérieure à un milliard de dollars a diminué depuis le début de l’année, ce qui s’est répercuté sur la valeur moyenne des opérations. De leur côté, celles qui ont été réalisées à l’étranger se sont inscrites dans la tendance globale des marchés, c’est-à-dire que leur nombre a augmenté de 17 %, tandis que leur valeur moyenne a reculé.

L’IMMOBILIER ET LA TECHNOLOGIE EN POINTE

PwC relève que les transactions ayant une cible aux États-Unis ont été « nombreuses » et que leur augmentation est principalement attribuable aux secteurs de l’immobilier et de la technologie. Ce dernier a également été marqué par une solide croissance des transactions visant les services TI et les entreprises de conseils, alors que celles touchant les entreprises de logiciels n’ont presque pas évolué.

Dans le secteur de l’immobilier, le nombre de transactions concernant les entreprises de développement et d’exploitation a été important, tandis qu’il est resté inchangé pour les services immobiliers. S’inscrivant dans la tendance générale, les transactions de plus petite taille (de 50 millions à un milliard) ayant une cible chez nos voisins du Sud ont fortement augmenté, tandis que les « mégatransactions » ont légèrement reculé.

« L’essor du nombre de transactions en 2017 suscite une analyse intéressante. Malgré des valorisations élevées, la faiblesse du dollar canadien et l’incertitude entourant l’ALÉNA, la réglementation fiscale et le climat politique international, les sociétés canadiennes, y compris les sociétés de capital-investissement, réalisent davantage de transactions », relève dans le communiqué Dave Planques, responsable du secteur Transactions chez PwC Canada.

QUATRE POINTS IMPORTANTS À NOTER

Toujours durant le troisième trimestre, les sociétés de placements privés et les caisses de retraite ont par ailleurs été très actives dans les F&A, leur nombre ayant progressé de près de 40 %, tant pour les achats que pour les ventes. La taille moyenne des transactions a pour sa part augmenté d’environ 20 % depuis le 1er janvier pour celles dont la valeur est publique.

« Les placements privés et les caisses de retraite ont stimulé l’activité accrue en fusions et acquisitions, et par le fait même, généré des résultats favorables pour le Canada. On constate que les entreprises sont en bonne position sur l’échiquier mondial et que leur plan de croissance se concrétise », estime Miriam Pozza, associée et leader en Transactions pour le Québec chez PwC.

Le cabinet indique avoir noté quatre points importants pour les vendeurs et les acheteurs souhaitant conclure des F&A. Ceux-ci doivent :

  • Réaliser des « simulations de crise ». S’ils ont des capitaux à déployer, il leur faudra une stratégie réfléchie pour soutenir les hautes valorisations qu’ils auront sans doute payées pour conclure une acquisition.
  • Se demander si c’est le bon moment pour vendre. En effet, les valorisations sont élevées, et de nombreux investisseurs cherchent à conclure des transactions, notamment dans le secteur du capital-investissement qui est très bien financé et qui regorge de fonds en réserve.
  • Savoir créer une valeur post-transaction. S’ils paient les multiples d’aujourd’hui, il leur faudra une excellente stratégie de création de valeur post-acquisition pour réaliser les synergies identifiées et examiner les points d’intégration principaux dans un délai de 100 jours.
  • Viser les marchés moins achalandés. Dans la fourchette des 25 à 50 millions de dollars, les multiples sont la majorité du temps moins élevés, et la concurrence généralement plus faible que dans les fourchettes supérieures. Une autre stratégie à considérer serait de consolider un marché fragmenté.

La rédaction vous recommande :

La rédaction