Les gérants de hedge funds sont encore hostiles aux critères ESG

Par La rédaction | 7 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Financial Planning and Review of Year End Reports

Les gérants de fonds d’investissement spéculatifs sont de plus en plus nombreux (40 %) à tenir compte des critères ESG (environnement, social, gouvernance) dans leurs stratégies, selon une enquête d’Unigestion publiée mardi à Genève.

Mais l’étude révèle surtout que 60 % des administrateurs de hedge funds hésitent toujours à intégrer de tels critères dans leur processus d’investissement, mais ce chiffre marque en effet une nette progression par rapport à la dernière enquête réalisée par la firme en 2012, où cette réticence concernait alors 75 % d’entre eux.

De même, la proportion de gérants considérés par Unigestion comme des « leaders » dans ce domaine a quadruplé en l’espace de trois ans.

Les gérants d’actifs privés en avance

La firme souligne par ailleurs que les gérants d’actifs privés (private assets) sont plus avancés dans l’adoption de critères ESG que leurs homologues des hedge funds, puisque seuls 27 % d’entre eux se disent réticents à ce concept.

« Il est désormais largement admis que l’intégration de critères ESG dans les processus d’investissement peut avoir un impact positif sur le profil risque-rendement d’un portefeuille, cette approche étant source d’opportunités, mais aussi un facteur de réduction du risque », commente Eric Cockshutt, coordonnateur des investissements responsables à Unigestion.

« Nous observons un réel progrès par rapport à l’enquête menée il y a trois ans, poursuit-il. Toutefois, l’adoption de critères ESG dans l’univers des hedge funds n’en est qu’à ses débuts. Les gérants d’actifs privés sont beaucoup plus avancés, les politiques ESG étant de plus en plus considérées comme un levier de création de valeur par les investisseurs de capital d’investissement. »

Intérêt variable selon les stratégies

L’adoption de critères ESG varie également selon les stratégies des fonds, précise Unigestion. Ainsi, un quart (25 %) des gérants de stratégies actions (long-short equity, equity market-neutral) sont considérés comme des « leaders », contre seulement 5 % des gérants de stratégies de transaction tactique (global macro, CTA, matières premières).

Dans le monde des actifs privés, l’enquête révèle que les gérants de fonds de rachat accordent plus d’importance aux critères ESG que les administrateurs de fonds de capital-risque et de croissance ou de fonds d’opportunités spéciales. En effet, seuls 11 % des premiers se disent réfractaires à l’idée d’intégrer de tels critères, contre 60 % et 63 % des autres, respectivement.

Les Américains à la traîne

Sur le plan géographique, les gérants de hedge funds et dactifs privés européens sont généralement plus intéressés par les problématiques ESG que leurs homologues américains. De même, les « grands gérants » d’actifs privés se montrent plus enclins à adopter des politiques socialement responsables que les sociétés plus petites.

Au 31 mars, Unigestion gérait quelque 16,6 milliards d’euros d’actifs (22,5 G$), dont 94 % pour le compte de 250 investisseurs institutionnels et 6 % pour des familles fortunées.

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