Les grandes banques américaines en restructuration

3 mars 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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En raison de la réglementation plus contraignante à venir à partir de 2017, les principales banques américaines ont commencé à se restructurer en réduisant leurs effectifs et en cédant certaines activités spéculatives, rapporte l’Agence France-Presse.

Pour alléger les frais, courtiers et banquiers devraient recevoir moins de bonus au cours des prochaines années. De même, les frais administratifs seront réduits, certains désinvestissements seront accélérés et les activités en ligne seront développées, tandis que des automates remplaceront les employés pour effectuer plusieurs opérations bancaires.

Première banque de l’autre côté de la frontière en matière d’actifs, JP Morgan Chase entend ainsi économiser près de cinq milliards de dollars d’ici à 2017, notamment en fermant 300 agences.

Éviter le même scénario qu’en 2008

Pour se conformer aux exigences des autorités de régulation américaines, explique l’AFP, l’industrie procède également à des cessions d’actifs pourtant très rentables et essaie de diminuer les énormes dépôts dormants en les taxant, comme vient de l’annoncer JP Morgan.

De son côté, Goldman Sachs serait en train de réduire des participations dans des fonds d’investissement et des sociétés de capital-investissement.

Quant à Morgan Stanley, elle a décidé de se désengager en partie du courtage des matières premières, des obligations, des taux et des devises et a mis en vente sa division de courtage pétrolier. La raison? L’institution financière entend désormais se concentrer sur la gestion de fortune, une activité a priori plus tranquille.

À l’origine de ce mouvement, le resserrement de la réglementation par les États membres du G20, peu désireux de voir se répéter le scénario de la crise de 2008 qui avait vu leurs contribuables être obligés de mettre la main au portefeuille pour éponger une partie de la dette de grandes banques.

Les grands groupes dans le collimateur

Désormais, les établissements considérés comme « too big to fail », c’est-à-dire ceux dont l’effondrement menacerait l’ensemble du système financier, sont en effet dans le collimateur des autorités de régulation de plusieurs pays, à commencer par les États-Unis.

Ainsi, les règles de Bâle III contraignent les institutions financières à renforcer leurs fonds propres, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, et ceux-ci doivent désormais équivaloir à 7 % de leurs actifs. Autrement dit, si elles prêtent 100 dollars, sept dollars de ce montant doivent leur appartenir en propre.

Mais la banque centrale américaine et le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board, ou FSB), le groupement économique international créé en 2009 par le G20, veulent aller plus loin, souligne l’AFP.

Un « coussin de sécurité » plus épais

Le FSB entend par exemple obliger les grandes banques à posséder un « coussin de sécurité » de 16 % à 20 % de leurs actifs (pondérés par le risque). Quant à la Fed, elle songe à réclamer aux huit principales banques américaines un excédent de fonds propres de 1 % à 4,5 % en fonction de leur taille.

Et en cas de manquement, a-t-elle déjà prévenu, elle pourrait empêcher le versement des dividendes et les rachats d’actions, une menace qui plane déjà sur Bank of America et Citigroup, rappelées à l’ordre en 2014.

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