Les grandes banques canadiennes décollent

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 2 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Quatre des cinq grandes banques canadiennes ont publié leurs résultats annuels et ils sont tous en hausse par rapport à l’exercice précédent.

Après la Banque Scotia mardi et la Banque royale mercredi, c’était au tour de la Banque TD et de la CIBC de publier leurs résultats pour l’exercice 2015-2016 jeudi.

Bénéfice en hausse de 4 % du côté de la RBC, de 9 % à la Scotia, 10 % à la Banque TD et même de 16 % chez CIBC.

« En 2016, la Banque CIBC a dégagé un résultat net record et présenté la meilleure solidité des fonds propres du secteur et le meilleur rendement des capitaux propres parmi les grandes banques en Amérique du Nord, déclare dans un communiqué Victor G. Dodig, président de la Banque CIBC. Notre transformation visant à établir une banque solide, innovatrice et axée sur les relations en mettant de l’avant nos trois priorités intégrées à l’échelle de la banque, soit la focalisation sur les clients, l’innovation et la simplification, a pris de l’ampleur cette année. »

« Nos résultats pour l’exercice rendent compte de la solidité de la diversification de nos activités, de la stratégie de croissance interne et des investissements que nous avons réalisés pour devenir une organisation plus productive et axée davantage sur la clientèle », estime pour sa part Bharat Masrani, président du Groupe de la Banque TD.

Des analyses que partage Pierre Chaigneau, professeur au département de finance de HEC Montréal. Interrogé par Conseiller, il souligne que les bénéfices semblent avoir été portés par les activités de financement des entreprises, les efforts de réduction des coûts et l’adoption de nouvelles technologies.

« Par exemple, la généralisation des transactions via Internet ou encore le dépôt des chèques avec son téléphone intelligent permettent aux banques d’offrir les mêmes services à un coût moindre », précise-t-il.

BÉMOL À LA RBC

Avec un bénéfice certes, mais seulement de 4 % pour l’exercice 2015-2016, la Banque royale est celle qui a le plus déçu les analystes, d’autant que le profit net du quatrième trimestre a glissé de 2 %.

Si Dave McKay, président de RBC, indique être heureux de la performance de son institution financière, qui reflète selon lui l’intégration réussie de City National et l’engagement de la banque envers une gestion rigoureuse des risques et des coûts, certains experts se sont montrés plus critiques.

« Je ne vais pas dire que cette entreprise connaît de vraies difficultés, a affirmé Jim Shanahan, de la firme Edward Jones, à la Presse canadienne, mais je ne vois tout simplement pas comment la Banque Royale pourrait se rapprocher un tant soit peu de ses niveaux de rentabilité historiques. »

Quoi qu’il en soit, les porte-paroles des quatre institutions ayant déjà publié leurs résultats se disent tous optimistes quant à la croissance canadienne dans l’année à venir. Et donc pour leurs résultats futurs.

INCERTITUDES SUR LE MARCHÉ MEXICAIN

Une ombre plane cependant. Celle de l’élection de Donald Trump de l’autre côté de la frontière. Pierre Chaigneau ne croit pas que celle-ci ait pu avoir une quelconque influence sur les profits engrangés en 2015-2016. Mais qu’en sera-t-il pour l’exercice à venir?

Dans une note à ses clients, l’analyste John Aiken, de la Barclays, indique notamment que l’exposition de la Scotia à l’Amérique latine, en particulier au Mexique, est une source d’inquiétude pour les investisseurs depuis l’élection américaine, rapporte la Presse canadienne.

Son chef de la direction, Brian Porter, ne croit cependant pas que l’économie mexicaine souffrira autant que certains le prédisent.

«Nous restons confiants vis-à-vis de nos objectifs de croissance à moyen terme au Mexique, souligne-t-il dans un communiqué, et nous continuerons à faire une gestion active et prudente de nos activités. Nous sommes toujours engagés envers les objectifs d’ensemble de la banque à moyen terme, incluant ceux pour nos services bancaires internationaux et de l’Alliance du Pacifique, que nous avons présentés lors de notre journée d’investisseurs à Mexico City. »

La Banque de Montréal, cinquième grande banque canadienne, présentera quant à elle ses résultats mardi prochain.

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Hélène Roulot-Ganzmann