Les institutions financières canadiennes en bonne santé

Par La rédaction | 11 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) juge que les institutions financières canadiennes sont en bonne santé, mais continue de suivre de près les facteurs de vulnérabilité systémiques.

En tête de lice de ces dangers potentiels, le BSIF nomme, dans son plus récent rapport annuel, l’endettement élevé des ménages canadiens, la faiblesse des taux d’intérêts et des cours pétroliers et la persistance de l’incertitude financière mondiale. Et l’organisation affirme ne pas se contenter de les énumérer. Elle intervient aussi auprès des institutions pour s’assurer de leur niveau de prudence et de leur degré de préparation. Elle a notamment fait des contrôles importants en 2015 dans les prêts commerciaux et le financement d’entreprises, le crédit aux particuliers, l’impartition, le cyberrisque, la gestion du risque et la conformité.

RENDEMENT DE 15 % DANS LES BANQUES

Le rapport du BSIF montre que les institutions de dépôts fédérales, secteur composé à 90 % par les six grandes banques canadiennes, a obtenu un rendement de 15 % sur ses capitaux propres en 2015. Il s’agit d’un taux semblable à celui de 2014. D’excellents bénéfices nets et la stabilité de l’environnement de crédit sont à l’origine de ces bons résultats.

Les petites banques ont déclaré un ratio d’adéquation des fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires supérieur au ratio cible de 7 %, alors que celui des six grandes banques a aussi dépassé l’exigence en capital, qui est de 8 %.

UN ENVIRONNEMENT DIFFICILE POUR L’ASSURANCE VIE

Depuis la crise de 2008, l’environnement macroéconomique ne favorise pas les compagnies d’assurance vie, rappelle le BSIF. Ces dernières ont cessé de vendre des produits comportant des garanties de marché très risquées et ont fermé des comptes, optant pour une nouvelle tarification de leurs produits et une plus grande couverture de leurs risques. Elles ont aussi eu tendance à céder les groupes de contrats très risqués et à renforcer leurs pratiques de gouvernance et de gestion du risque. Cela a eu comme effet de les rendre moins vulnérables aux taux d’intérêt et aux fluctuations boursières.

Toutefois, la volatilité des marchés et la faiblesse des taux d’intérêt ont affecté la rentabilité des contrats en vigueur. Les rendements des placements ont chuté sous les prévisions ayant servi à déterminer les tarifs au départ.

En 2015, le ratio de capital combiné des assureurs vie s’élevait à 237 %, soit 2 % de moins qu’en 2014. Depuis quelques années, le niveau global est largement au-dessus des exigences minimales. Les sociétés font preuve de prudence en conservant du capital pour se prémunir contre l’instabilité des marchés.

Moins élevé que celui des grandes banques, le rendement des capitaux propres dans ce domaine a plafonné à 9 %, et le revenu net a totalisé 8,8 milliards de dollars en 2015, contre un rendement de 11 % et un revenu net de 10,8 milliards de dollars l’année précédente.

HAUSSE DES REVENUS DANS L’ASSURANCE MULTIRISQUES

Le secteur des assurances multirisques, dominé par des joueurs américains et européens, a totalisé 5,1milliards de dollars de revenus nets en 2015, en hausse de 13 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est largement due à d’excellents résultats de souscription.

La mesure de calcul de rentabilité de base privilégiée dans le secteur est le « ratio combiné ». Il mesure le revenu de primes en fonction de la somme des réclamations et des dépenses. Sous 100 %, le revenu de primes est supérieur aux réclamations et dépenses. En 2014, ce ratio était très élevé, à 99 %. Il s’est légèrement amélioré en 2015, baissant à 96 % en raison de la diminution des catastrophes et des intempéries.

Quant au revenu de placement net, il a chuté de 10 % par rapport à l’an dernier. Cette chute s’explique par la faiblesse des taux d’intérêt, mais aussi par le fait que quelques grosses institutions ont détenu leurs placements à leur juste valeur.

Le Test du capital minimal, destiné aux sociétés canadiennes, et le Test de suffisance de l’actif des succursales, que doivent calculer les sociétés étrangères, ont été revus en profondeur. De nouvelles versions sont entrées en vigueur le 1er janvier 2015. Selon le BSIF, le secteur était en bonne santé, avec un ratio de capital stable à 270 %, et toutes les institutions affichaient un ratio supérieur à la cible de 150 % établie par le Bureau.

Enfin, tous secteurs confondus, 94 % des institutions cotées par le BSIF présentaient une cote de risque composite (CRC) faible ou modérée à la fin mars 2016, et 6 % avaient une cote supérieure à la moyenne ou élevée.

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