Les investisseurs trop proches de leur téléphone

Par La rédaction | 6 Décembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Deux tiers des investisseurs consultent leurs placements très fréquemment en raison de la baisse des marchés, révèle une nouvelle étude de Wells Fargo & Co., reprise par Think Advisor. Ainsi, 50 % des hommes et 27 % des femmes affirment regarder leurs investissements plusieurs fois par semaine.

Les répondants se comportent ainsi, car 77 % sont préoccupés par les fluctuations des marchés et 66 % sont nerveux pour leur argent. Ils le sont à un tel point que 42 % envisagent de retirer leur investissement. Près du tiers (29 %) avouent même qu’ils seraient passés à l’action s’ils pouvaient le faire sans pénalités fiscales.

L’inflation pèse lourdement sur les budgets des ménages. Les sondés affirment moins investir qu’avant à cause de celle-ci, car ils doivent garder leur argent pour payer leurs dépenses courantes.

« L’incertitude à tant de niveaux peut amener les gens à se concentrer sur leur présent, ou sur leurs besoins et circonstances immédiats, et à perdre de vue leur avenir, ou des priorités plus stratégiques comme la préparation à la retraite », commente Michael Liersch, responsable des conseils et de la planification au sein de l’activité de gestion de patrimoine et d’investissement de Wells Fargo, dans un communiqué.

Ce dernier rappelle toutefois qu’en retirant de l’argent de leurs investissements, les investisseurs passent à côté de rendements futurs potentiels. « L’épargne et l’investissement ne sont pas un interrupteur que l’on allume et éteint, mais plutôt un variateur de lumière que l’on doit régulièrement revoir et augmenter ou diminuer en fonction de ses besoins actuels et futurs », souligne-t-il.

À l’inverse de la plupart des sondés, 18 % des répondants profitent de la baisse du marché pour investir davantage. Pour ce faire, ils coupent dans leurs loisirs et dépenses personnelles.

Si l’inflation a clairement un impact sur la façon dont les investisseurs considèrent le marché, le manque de littératie financière pèse également. Ainsi, seuls 44 % des sondés se sentent en confiance à l’heure actuelle vis-à-vis des marchés.

Parmi les 36 % de sondés qui n’ont aucun argent en Bourse, 50 % assurent que leur manque de connaissance est ainsi un obstacle, 68 % disent ne pas vouloir risquer leur argent, 61 % estiment ne pas avoir assez pour que cela vaille la peine et 27 % considèrent la Bourse comme le loto.

En fait, 57 % des répondants se sentent dépassés par les options d’investissement et ont besoin de conseils, selon le sondage. Pour trouver de l’aide, beaucoup se tournent vers la famille ou les médias sociaux. C’est le cas de nombre de répondants de la génération Z. Ainsi, 50 % d’entre eux se tournent vers leur famille et 44 % consultent les médias sociaux. Parmi les millénariaux, c’est 52 % d’entre eux qui demandent conseil à leurs proches.

« Lorsque les gens pensent aux jeunes générations, ils les considèrent souvent comme des individus DIY (do it yourself), commente Michael Liersch. Nos données montrent que rien n’est plus éloigné de la vérité. Les êtres humains ne veulent pas seulement des conseils de leur appareil – que ce soit sur YouTube ou TikTok – mais aussi des êtres humains, quel que soit leur âge. »

Il semble ainsi évident que les conseillers sont encore loin d’être dépassés et devraient saisir ces opportunités qui s’offrent à eux.

Cette enquête a été réalisée auprès de 2000 Américains majeurs par Versta Research.