Les marchés d’action encore à mi-chemin de leur cycle

Par Jeff Agne | 14 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plusieurs facteurs laissent encore bien de la marge de croissance pour les actions d’ici le début 2022, selon Jeff Agne, directeur exécutif à Rothschild Asset Management.

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Il constate que le marché a déjà pris 20 % depuis l’annonce des vaccins en novembre, en plus de ses gains réalisés depuis la grosse chute d’avril 2020. Si on prend l’indice S&P 500, les actions s’échangent à environ 20 fois le consensus du bénéfice par action pour 2022. Ces prix élevés sont en partie justifiés par les mesures fiscales et monétaires « sans précédent » et aussi par la croissance supérieure à la normale qui devrait normalement faire suite à la pandémie. L’expert reconnait que les multiples étaient de 24 juste avant l’éclatement de la bulle financière des technologies voilà vingt ans, mais il croit que l’environnement d’aujourd’hui est très différent. D’après lui, la comparaison devrait donc s’arrêter là.

« Pour le dire plus directement, nous sommes optimistes pour les profits des sociétés, qui sont un important facteur de performance des actions. Nous devrions continuer de voir des révisions à la hausse des prévisions de profits pour 2021 et 2022, et les marchés devraient poursuivre leur croissance », entrevoit Jeff Agne.

Déjà, la réouverture de l’économie américaine va bon train, alors que les transporteurs aériens, les hôtels, les restaurants et les boutiques de détail reprennent progressivement leurs activités. Et leurs titres ont grimpé en conséquence. Mais les consommateurs ont encore beaucoup d’argent à dépenser et ils ont hâte de le faire, croit l’expert.

« Je crois que tous ces facteurs nous placent dans le milieu du cycle. Nous croyons et espérons que le pire de la pandémie est derrière nous. La moitié de la population américaine est déjà vaccinée, et le nombre de décès baisse continuellement », poursuit-il.

Il dit s’attendre à une « forte » croissance du PIB en 2021 et ce jusqu’en 2022. L’une des raisons à cela est que l’offre ne parvient pas encore à répondre à la demande en raison des ruptures d’inventaire causées par la COVID-19. Mais la situation devrait se rétablir, affirme-t-il.

« La croissance économique s’accélère, la croissance du crédit est à un niveau très sain, les marges de profit battent des records, et la Réserve fédérale (Fed) demeure accommodante. Autant de raisons de se montrer optimiste », dit Jeff Agne.

Seul risque : l’inflation, dont on entend parler de plus en plus.

« Toutes les liquidités injectées dans le système vont bien sûr gonfler les prix à la consommation. On le voit avec les matériaux de rénovation, l’alimentation, l’automobile, les meubles, etc. Tout cela se traduit par des hausses pour les consommateurs. Reste à voir si cette inflation est transitoire ou si elle continuera à long terme, et si la réouverture de l’économie pourrait la ralentir puisque les gens dépenseront leur argent dans des secteurs supplémentaires de l’économie, comme les voyages et les spectacles », poursuit l’expert.

Selon lui, l’attitude de la Fed dépendra de l’inflation et vice-versa.

« Si l’inflation s’emballe, cela pourrait forcer la Fed à resserrer sa politique monétaire plus tôt qu’annoncé. Le consensus actuel est qu’elle restera accommodante jusqu’au début 2022, car si elle cesse plus tôt, le marché pourrait mal réagir. Mais d’un autre côté, elle pourrait resserrer sa politique parce que l’économie se porte très bien, avec une forte demande sous-jacente, et le marché pourra digérer cela, vu que les taux sont à des bas historiques. Quoi qu’il en soit, nous pensons que la Fed sera prête à tolérer une inflation légèrement supérieure à sa cible normale de 2 % avant qu’elle ne passe à l’action. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Jeff Agne

Directeur général Jeff est membre de notre équipe Large Cap et est gestionnaire de portefeuille pour nos stratégies US Large Cap Core et US Large Cap Value. Jeff fait partie du cabinet depuis 2015 et dans l’industrie depuis 2001. Auparavant, il était co-gestionnaire de portefeuille pour la stratégie Global Focus chez PineBridge Investments. Il a également été analyste de recherche sur les actions chez Banc of America Securities et Schwab Soundview Capital Markets, et consultant pour FactSet Research Systems. Jeff est titulaire d’un BS de l’Université du Vermont et d’un MBA de la Stern School of Business de l’Université de New York.