Les Y s’apprêtent à quitter le nid familial

Par La rédaction | 28 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Selon une étude du Centre for Urban Research and Land Development de l’Université Ryerson, dont les conclusions sont rapportées dans le Financial Post, les jeunes adultes de la génération Y qui étirent leur séjour dans la résidence familiale pourraient bientôt voler de leurs propres ailes.

Dans le Grande Toronto et Hamilton (GTHA), où vivent sept millions de personnes, jusqu’à 700 000 Y pourraient quitter la maison familiale dans les dix prochaines années, créant près de 500 000 foyers dirigés par des membres de cette génération. Problème : si le rythme de construction résidentielle n’accélère pas, la région pourrait se retrouver à court d’environ 70 000 immeubles de logements de faible hauteur.

DÉPART RETARDÉ

Présentement, il y a 1,9 million de membres de la génération Y dans cette région, soit davantage que de baby boomers. En 2016, près d’un million vivaient encore chez leurs parents. C’était notamment le cas de plus de quatre sur dix (41 %) des 25-29 ans, comparativement à 36 % dix ans plus tôt.

Murtaza Haider, professeur associé à l’Université Ryerson, et Stephen Moranis, un vétéran du secteur immobilier, estiment dans le Financial Post que cette tendance ne signifie pas que les Y sont contre l’achat d’un domicile. Ils en retardent simplement l’échéance, généralement pour des questions financières.

Selon les données du recensement, en 2016, la moitié (50,2 %) des trentenaires étaient propriétaires. Lorsqu’ils étaient dans la trentaine, 55,5 % des baby boomers détenaient leur propre résidence. En 1981, 44,4 % des jeunes baby boomers vivaient dans des maisons unifamiliales détachées. En 2016, seulement 35 % des Y se trouvaient dans cette situation.

Cela reflète l’âge un peu plus avancé auquel les Y accèdent au statut de propriétaire. Toujours selon le plus récent recensement, 43,6 % des 20-34 ans étaient propriétaires, mais cette proportion grimpait à 76,3 % pour les 35-54 ans.

Ces données font échos à celles du sondage Royal Lepage Peak Millennial, réalisé en 2017. Il révélait que 61 % des 25-30 ans préféraient posséder une maison détachée, mais seulement 36 % se croyaient capables de s’en payer une.

CONTEXTE FINANCIER DIFFICILE

Clairement, le problème semble venir davantage de contraintes financières que d’un changement de mentalité des Y. Et pour cause. Brookfield RPS montrait récemment qu’entre 2012 et 2017, l’espace résidentiel que l’on pouvait acheter pour 350 000 $ déclinait partout au Canada et surtout à Toronto et Vancouver.

En plus de cette hausse de prix dans le marché résidentiel, les milléniaux sont confrontés à des salaires qui stagnent, à une précarisation de l’emploi et aux bouleversements du marché du travail causés par l’automatisation et l’intelligence artificielle.

En Ontario, les Y reçoivent toutefois de l’aide financière de la part de leur famille pour les aider à acquérir une première résidence. Selon la Commission des valeurs mobilières de la province, 45 % d’entre eux comptent sur une telle aide. « Dans leur temps », 37 % des membres de la génération X et 31 % des baby boomers avaient pu compter sur une telle aide.

Les Y suivent donc eux aussi un parcours similaires à ceux des générations précédente, dans lequel l’achat d’une résidence occupe une place importante. Toutefois, leur passage à l’acte est retardé par de nombreux facteurs extérieurs. Il faut donc se garder de croire que cette hésitation traduit un changement de mentalité générationnel.

Vos clients de la génération Y vous parlent-ils de leur désir d’acheter une maison? Leurs ressources et contraintes financières représentent-elles un obstacle à la concrétisation de ce projet? Avez-vous des trucs pour eux?

La rédaction vous recommande :

La rédaction