Les négociations commerciales pèsent lourd sur le Canada

Par Soumis par CIBC | 27 septembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Photo : zerbor / 123RF

Tant les négociations concernant l’ALENA que celles qui opposent la Chine aux États-Unis pourraient affecter grandement l’économie et la devise du Canada, croit Catharine Sterritt, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC

« On espère que le gouvernement canadien va aider les entreprises canadiennes à investir davantage, mais aussi qu’il parviendra à obtenir un accord positif concernant l’ALENA. Il semble que les discussions se dirigent vers un règlement du conflit, mais aussi une protection du Canada contre les critères de sécurité nationale que les États-Unis ont prétexté pour mettre en place de nouvelles barrières douanières », dit Catharine Sterritt.

Selon l’experte, les entreprises canadiennes qui profiteront le plus d’un accord positif seront les fournisseurs de pièces d’auto, dont les activités s’étendent au Mexique et aux États-Unis. Le géant Magna a par exemple subi les incertitudes du marché concernant l’ALENA, et les investisseurs pourraient être tentés d’y voir une bonne affaire.

« En plus de résoudre le conflit entourant l’ALENA, il faut que le gouvernement canadien encourage les investissements en capital et en infrastructures. Si le projet [d’usine de liquéfaction britanno-colombienne] LNG Canada va de l’avant, cela sera très positif pour le dollar canadien », dit Catharine Sterritt.

Si les négociatons sur l’ALENA achopent, en revanche, le huard pourrait être tiré encore plus vers le bas, croit-elle.

« Si nous subissons des barrières douanières, la seule façon dont le gouvernement pourra amoindrir cette pression négative sur les coûts sera de laisser notre devise s’affaiblir. Si un accord positif est conclu, par contre, on verra le huard reprendre de la vigueur.

Le dollar canadien a déjà été affaibli par l’incertitude entourant les négociations sur l’ALENA, et c’est ce qui a poussé la Banque du Canada à ralentir ses hausses de taux, pour ne pas aggraver la situation. Un accord positif sur l’ALENA permettra de reprendre la politique de hausse de taux, ce qui profitera notamment aux marge de profit de nos institutions financières, croit Mme Sterritt.

Quant à la « guerre commerciale » qui gronde entre les États-Unis et la Chine, c’est toute l’économie mondiale incluant le Canada qui pourrait en souffrir, croit l’experte.

« Si les barrières douanières s’accroissent des deux côtés, cela fera augmenter les coûts des échanges commerciaux à l’échelle mondiale, et la croissance ralentira. Au Canada, ces menaces pèsent notamment sur l’industrie des métaux de base, et notamment le cuivre, qui est directement lié au développement des infrastructures. Si le conflit se dissipe, les entreprises du secteur en profiteront. »

Catharine Sterritt voit d’un bon œil la décision du président Trump de négocier directement avec son homologue chinois. Or, depuis l’entrevue, la situation s’est détériorée puisque des barrières ont été ajoutées sur 200 milliards de dollars américains de produits chinois aux États-Unis, et sur 60 G$ US de produits américains en Chine. L’Empire du milieu a également annulé les négociations qui devaient avoir lieu très prochainement, sans doute en vue de les reprendre une fois passées les élections de demi-mandat aux États-Unis.

Quoiqu’il arrive, la conclusion demeure la même pour Mme Sterritt : les investisseurs doivent reconnaître à quel point les événements macro-économiques « peuvent créer de réelles occasions pour les entreprises ».

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Soumis par CIBC