Les obligations à la rescousse des banques d’investissement

Par La rédaction | 21 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les 12 principales banques d’investissement mondiales ont affiché une hausse des revenus de leurs activités de trading obligataire l’an dernier, et ce, pour la première fois depuis 2012, rapporte Reuters. Mais cela n’a pas empêché leurs revenus de baisser.

Ce bon résultat est en grande partie dû à l’augmentation de l’activité après le vote britannique en faveur du Brexit en juin 2016, puis à l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre, selon une récente étude du cabinet international de consultants Coalition cité par l’agence de presse.

La hausse de 9 % des revenus de trading de ces établissements sur le taux, le change et les matières premières (Fixed Income, Currencies and Commodities, ou FICC) n’a cependant pas empêché une baisse de 3 % du produit de l’ensemble de leurs activités à cause de la baisse observée sur les actions et les matières premières ainsi que dans la banque d’investissement.

UN REBOND APRÈS DES ANNÉES DE DÉCLIN

Les revenus des activités de trading sur les actions ont ainsi reculé de 13 % l’an dernier par rapport à l’exercice 2015, soit leur plus forte baisse depuis la crise de 2008, tandis que dans les activités de trading sur les matières premières, ils se sont affaiblis de 7 % à la suite du ralentissement de l’activité dans le secteur pétrolier.

Globalement, les revenus des activités de type FICC ont progressé de 39 % durant le seul second semestre de 2016 grâce à la « croissance solide » enregistrée sur les produits de taux des pays membres du G10.

Ce rebond survient « après plusieurs années de déclin lié à la crise financière et au durcissement réglementaire qu’elle a entraîné, qui a renforcé les exigences an matière de fonds propres et de ratio de liquidités, poussant les établissements concernés à réduire la voilure, voire à sortir de certaines activités », explique Reuters.

RECUL IMPORTANT DES FONDS SPÉCULATIFS

L’agence de presse indique également que les revenus des activités FICC des 12 plus grandes banques d’investissement internationales prises en compte par le cabinet Coalition (Bank of America Merrill Lynch, Barclays, BNP Paribas, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, Morgan Stanley, Société Générale et UBS) se sont montés à 75,9 milliards de dollars l’an dernier, comparativement à 69,9 milliards en 2015. Et durant la seule seconde moitié de 2016, ils ont atteint 37,7 milliards, ce qui constitue la meilleure performance pour une deuxième partie d’année depuis 2012.

Les revenus des seules activités de trading sur les produits de taux de pays membres du G10 ont ainsi bondi de 26 %, à 25,9 milliards de dollars, alors que ceux sur le crédit ont progressé de 20 %, à 14,8 milliards.

En revanche, note Coalition, les revenus liés au trading sur les devises et les produits de titrisation ont enregistré une baisse, ce qui marque un recul « important » de l’activité des fonds spéculatifs, qui avaient déjà connu une année 2015 difficile. Les revenus sur les actions et les dérivés sur actions ainsi que les services aux fonds spéculatifs ont diminué de 13 % pour s’établir à 43,4 milliards de dollars, contre 49,8 milliards en 2015.

DES EFFECTIFS EN BAISSE DE 30 % DEPUIS 2011

De son côté, le produit des activités sur actions au comptant a diminué de 17 %, à 9,5 milliards, et celui sur les dérivés de 21 %, à 12,8 milliards. Enfin, les revenus des divisions de banque d’investissement ont diminué de 9 %, à 36,8 milliards, notamment à cause du marasme du marché primaire actions, dont le produit s’est contracté de 35 %, à 6,3 milliards.

Enfin, toutes activités confondues, les 12 banques d’investissement sélectionnées par le cabinet Coalition ont dégagé un revenu de 156,1 milliards de dollars, en baisse de 3 % par rapport à 2015. Quant à leurs effectifs dans le secteur FICC, incluant la vente, le trading et la recherche, ils ont reculé de 7 % l’an dernier et représentent désormais 17 500 personnes, comparativement à 18 800 à la fin 2015. Au total, par rapport à 2011, ce recul atteint 30 %, souligne Reuters.

Marchés obligataires : les investisseurs attendent le budget fédéral

Alors que le ministre des Finances fédéral déposera ce mercredi son budget pour l’exercice financier 2017‐2018, les investisseurs en obligations canadiennes ont tout intérêt à suivre l’évolution du programme d’emprunt, estime Jimmy Jean, de Desjardins.

Dans un Point de vue économique publié la semaine dernière, l’économiste principal du Mouvement indique notamment que « si le volume total d’émissions d’obligations ne devait pas trop dévier de celui de l’an dernier, on peut se demander si le gouvernement continuera de favoriser autant l’émission de titres de court terme ».

Dressant un bilan des émissions passées du gouvernement fédéral, l’analyste donne également un aperçu du programme d’émission probable pour l’exercice financier qui débutera le 1er avril. Sa conclusion? « Si le gouvernement peut aisément distribuer ses émissions selon des paramètres similaires à ceux du dernier exercice, il y a aussi des arguments qui militent en faveur d’une augmentation des émissions de dette à plus long terme. »

La rédaction