Les prix des propriétés augmenteront en 2018

Par La rédaction | 13 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les prix des propriétés au pays devraient augmenter de 4,9 % d’ici la fin de l’année prochaine, pour atteindre une moyenne de 661 919 $, selon une étude publiée par Royal LePage.

Selon cette analyse prévisionnelle, qui a passé en revue les prix de l’immobilier dans 53 grandes villes canadiennes, ce phénomène est en grande partie attribuable aux différentes mesures prises depuis l’an dernier pour faire face aux défis en matière de logement abordable dans la région du Grand Vancouver et celle du Grand Toronto.

Dans ce contexte, la nouvelle simulation de crise du financement hypothécaire du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), qui entrera en vigueur le 1er janvier, représente « l’une des interventions réglementaires les plus importantes dans le secteur du logement depuis des années », soutient Royal LePage. Le fournisseur de services aux agences immobilières rappelle que cet exercice cible les propriétaires actuels et potentiels qui demandent une hypothèque, et exige qu’ils répondent à des critères plus stricts lors de la recherche de nouveau financement.

« IL NE FAUT PAS TENTER D’INFLUENCER LE MARCHÉ »

La firme prévoit que cette nouvelle mesure ralentira le marché du logement, en particulier au premier semestre de 2018, au moment où les acheteurs ajusteront leurs attentes et leurs finances. « Étant donné qu’une large fraction des propriétaires actuels pourrait échouer à la simulation au moment de refinancer leur hypothèque l’année prochaine, une baisse temporaire de la confiance des consommateurs pourrait faire stagner la croissance des prix alors que les acheteurs et les vendeurs potentiels adopteront une attitude attentiste », estime-t-elle.

En outre, poursuit Royal LePage, « certains acheteurs potentiels de propriété de qualité supérieure retarderont vraisemblablement l’inscription de leur propriété sur le marché, car ils ne seront pas en mesure d’obtenir un financement suffisant pour leur prochain achat ». Dans le même temps, si l’abordabilité devient plus faible, la demande pour les propriétés d’entrée de gamme augmentera et, dans de nombreux centres urbains, cette tendance sera plus marquée dans le marché des copropriétés, prévoit l’entreprise immobilière.

« Il est prudent de créer des mesures qui aident à protéger le marché du logement de l’inflation des prix, mais les forces naturelles de l’offre et de la demande triomphent toujours des remaniements réglementaires. Tenter d’utiliser les politiques publiques pour orienter les prix de l’immobilier dans d’immenses villes en pleine croissance comme Toronto et Vancouver est similaire à un remorqueur tentant de retourner un paquebot. Une politique cohérente et modeste peut avoir une incidence positive. Il ne faut pas faire changer la direction des marchés d’un coup, ou vous risquez de tout faire couler », met en garde Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage.

« Nos recherches montrent que les Y canadiens désirent autant que leurs parents accéder à la propriété, puisque 87 % d’entre eux considèrent l’immobilier comme un bon investissement financier. Le marché locatif serré est le reflet de leurs rêves mis en attente alors qu’ils continuent à épargner pour une mise de fonds. Ceux qui sont exclus du marché continueront de se tourner vers la location, ce qui stimulera la demande de propriétés pour les investisseurs », ajoute le dirigeant.

5,5 % D’AUGMENTATION DANS LE GRAND MONTRÉAL

En ce qui concerne le Québec, l’étude de Royal LePage prévoit que les prix des propriétés dans la région du Grand Montréal devraient augmenter de 5,5 % l’an prochain, pour atteindre 408 285 $. Parmi les facteurs économiques soutenant le dynamisme du marché immobilier montréalais figure la croissance continue de l’emploi dans la région. En novembre, la province a ainsi atteint son taux de chômage le plus bas depuis 1976, à 5,4 %, tandis que la métropole québécoise a enregistré un taux de 6,6 % au cours de la même période. Les achats effectués par les acheteurs étrangers dans les quartiers haut de gamme comme le centre-ville, Westmount et Ville Mont-Royal devraient par ailleurs se poursuivre.

« La santé économique de Montréal continue d’avoir une incidence positive sur les transactions immobilières dans la région. Nous sommes confiants que le marché restera stable et fort pendant la prochaine année. Nos prévisions tiennent compte du ralentissement attendu du marché du logement au cours du premier semestre de 2018 à la suite de la simulation de crise du BSIF et des éventuelles hausses des taux d’intérêt », commente Dominic St-Pierre, directeur principal de Royal LePage pour la région du Québec. À noter que selon l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board, la proportion de Québécois qui estime que le moment est propice pour faire un achat important, comme celui d’une propriété, a augmenté en novembre pour atteindre 45,6 %, soit un niveau jamais atteint depuis plus de 10 ans.

Enfin, les prix des propriétés dans la région du Grand Toronto devraient augmenter de 6,8 % au cours des 12 prochains mois, pour s’établir à une moyenne de 901 392 $, principalement en raison de l’augmentation des prix dans le marché de la copropriété. Quant au Grand Vancouver, les prix de l’immobilier devraient y grimper de 5,2 %, pour atteindre 1 353 924 $, alors que la faiblesse de l’offre continuera d’exercer une pression à la hausse sur le marché du logement, selon Royal LePage.

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