Les produits dérivés méritent plus de considération

Par La rédaction | 17 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Selon plusieurs experts, les particuliers délaissent les produits dérivés pour de mauvaises raisons et auraient tout intérêt à les ajouter à leurs portefeuilles.

C’est ce qui ressort d’un article publié dans La Presse Affaires mardi.

Le marché des produits dérivés demeure dominé par de grands investisseurs institutionnels et des gestionnaires de fonds d’investissement, qui s’en servent comme outils importants de gestion de risque de volatilité de rendement des portefeuilles.

« Les petits investisseurs entretiennent une certaine méfiance, sinon une perception négative, du rôle des produits dérivés dans les marchés financiers depuis la crise financière et bancaire de 2008, explique Jean-Philippe Tarte, enseignant en finances et gestion de portefeuille à HEC Montréal dans une entrevue accordée à La Presse Affaires. Mais cette perception est en partie faussée. »

M. Tarte souligne que ce qui a beaucoup aggravé la crise de 2008, c’est l’effondrement du marché des produits structurés, dont les fameuses hypothèques subprimes aux États-Unis, que les grandes banques échangeaient entre elles, en dehors des marchés financiers réglementés. En comparaison selon lui, le marché des produits dérivés qui sont négociés sur des Bourses spécialisées et réglementées s’est comporté plus normalement.

OUTILS CONTRE LA VOLATILITÉ

L’expert rappelle que les produits dérivés sont habituellement basés sur des actifs sous-jacents reconnus comme des actions, des obligations ou des devises. Et que, s’ils sont méconnus des particuliers, ils sont très prisés des professionnels de la finance. Raison pour laquelle leur popularité est croissante au fil des ans et des cycles boursiers. La Bourse de Montréal, qui gère le marché des produits dérivés au Canada, inscrit en effet des records de volume de transactions d’année en année, révèle l’article de La Presse.

Celui-ci explique que, dans le secteur des marchés financiers, les options négociées sur des Bourses spécialisées en produits dérivés sont considérées comme des « valeurs mobilières », à la différence près que ces options ont été conçues par les Bourses pour servir de compléments à ces titres de base sur les marchés financiers, afin de faciliter la gestion du risque en période de volatilité accrue des cours.

Ces options sont donc des contrats négociables en Bourse qui procurent à leur détenteur la possibilité d’acheter ou de vendre le titre dit « sous-jacent » qui lui est associé (actions, obligations, devises, etc.). Les options fonctionnent avec des conditions prédéterminées de prix, de quantités et de périodes de quelques mois avant leur échéancier.

BONIFIER LE RENDEMENT

À la Bourse de Montréal, on retrouve des options d’achat et de vente pour les actions de trois cents entreprises cotées à la Bourse de Toronto. On y retrouve entre autres Canadien National, Alimentation Couche-Tard, Saputo, Banque Nationale, CGI, Dollarama, SNC-Lavalin et WSP Global, Bombardier, etc.

« Bien utilisées, en marché haussier, par exemple, les options peuvent servir à bonifier le rendement à court terme d’un titre déjà en portefeuille, indique en entrevue à La Presse, Charles K. Langford, conseiller en placement qui enseigne la gestion de portefeuille à l’École des sciences de gestion de l’UQÀM. Mais avec une mise de fonds très inférieure à celle d’un achat additionnel de ce titre. »

Bref, une option que les investisseurs-particuliers auraient tout intérêt à ne pas trop négliger.

La rédaction