Les propriétaires sur le fil du rasoir

Par La rédaction | 24 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Près de la moitié des Canadiens propriétaires de maison n’ont pas suffisamment d’épargne pour pouvoir faire face à une urgence financière. Et quatre sur dix ont de la difficulté à gérer les dépenses générales associées à leur maison.

Un nouveau sondage de la Banque Manuvie publié jeudi révèle en effet qu’environ le quart des personnes interrogées disposent d’un fonds d’urgence de 1 000 $ ou moins, un autre quart ignorant la somme précise mise de côté.

En outre, il faudrait moins que trois mois pour que plus du tiers des titulaires de prêts hypothécaires trouvent difficile d’effectuer leurs versements si le principal soutien de famille perdait son emploi. La Banque Manuvie leur recommande d’avoir un fonds d’urgence qui leur permet de subvenir à leurs besoins pendant trois à six mois.

« C’est évidemment stressant de toujours vivre en attendant son prochain chèque de paie, affirme dans un communiqué Rick Lunny, président et chef de la direction, Banque Manuvie du Canada. S’il ne vous reste pas d’argent à la fin du mois, c’est difficile d’épargner pour les imprévus. Ceux qui se trouvent dans cette situation devraient demander l’aide d’un conseiller pour établir un budget. Bien des gens sont surpris de constater tout l’argent qu’ils dépensent pour des choses futiles. »

AVOIR UN COUSSIN FINANCIER

En moyenne, les propriétaires canadiens qui ont un prêt hypothécaire en chiffrent le solde à 174 000 $, et estiment affecter plus du quart de leur revenu net à leurs versements hypothécaires. Près de trois propriétaires sur dix affirment cependant que plus de 30 % de leur revenu net est affecté aux versements hypothécaires

Malgré cela, ils sont 30 % à croire qu’ils pourraient composer avec une augmentation de leur versement hypothécaire d’au plus 10 % sans souffrir financièrement, et 40 % estiment qu’ils pourraient même absorber une augmentation de 20 % ou plus. Un répondant sur six éprouverait en revanche des difficultés financières si ses versements hypothécaires augmentaient.

Rappelons que selon le calculateur hypothécaire de la Banque Manuvie, un propriétaire dont le solde hypothécaire se chiffre à 174 000 $ aurait des versements mensuels de 954 $ (compte tenu d’un taux de 2,89 % et d’une période d’amortissement de 20 ans). Or, il suffirait que le taux d’intérêt augmente d’à peine 1 % pour que ses versements croissent de 10 %, à 1 049 $ par mois.

« Un plan financier doit intégrer un coussin financier, explique M. Lunny. Un compte d’épargne à intérêt élevé est une bonne option. Pareillement, si vous avez une marge de crédit hypothécaire, vous pouvez utiliser votre épargne pour réduire votre dette et économiser des intérêts – en continuant d’avoir accès à cet argent en cas d’urgence. »

UNE HYPOTHÈQUE… À 75 ANS!

La génération Y (20-34 ans) est par ailleurs la plus portée à dire que les taux d’intérêt hypothécaires actuels sont trop élevés, soit 36 %, contre seulement 11 % des baby-boomers. Ce sont ces mêmes propriétaires de la génération Y qui indiquent disposer du fonds d’urgence le plus faible, avec une moyenne d’à peine 3 500 $. Résultat : près de 40 % d’entre eux avouent que leurs maisons auraient besoin de réparations pour lesquelles ils n’ont pas l’argent nécessaire, ce qui est plus que pour la génération X et les baby-boomers.

Malgré l’impact sur leurs finances, 82 % des propriétaires canadiens de 40 ans et plus attachent beaucoup d’importance à leur capacité à demeurer dans leur propriété pendant toute la durée de leur retraite, alors que 25 % d’entre eux considèrent la vente de leur propriété comme une contribution à leur revenu de retraite, révèle une autre étude commanditée cette fois par la Banque HomEquity.

Quelque 69 % des personnes interrogées croient par ailleurs que la valeur nette de leur propriété joue un rôle clé dans leur plan de retraite, 44 % d’entre elles la qualifiant même d’extrêmement importante ou de très importante. Et ce, alors même qu’un quart des personnes âgées de 75 ans et plus détiennent toujours une hypothèque, et que le remboursement de celle-ci n’apparaît que faiblement prioritaire.

Le sondage de la Banque Manuvie du Canada a été mené auprès de 2 372 propriétaires canadiens de toutes les provinces, âgés de 20 à 69 ans et dont le ménage a un revenu d’au moins 50 000 $. Il a été réalisé en ligne par la société Environics Research du 28 juin au 8 juillet 2016. Les résultats nationaux sont pondérés par province, par revenu et par âge.

Le sondage de la Banque HomEquity a été mené aléatoirement auprès de 1 500 participants, du 5 au 14 octobre 2016, avec une marge d’erreur de ±2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

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